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"Don't Breathe: La Maison des ténèbres"

In the dark the blind man is king.

Don't Breathe - affiche

titre original "Don't Breathe"
année de production 2016
réalisation Fede Alvarez
scénario Fede Alvarez et Rodo Sayagues
photographie Pedro Luque
musique Roque Baños
interprétation Stephen Lang, Jane Levy, Dylan Minnette, Daniel Zovatto

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Fede Alvarez, jeune réalisateur uruguayen, s'est fait remarquer en réalisant en 2013, pour son premier long métrage, un remake vitaminé d'"Evil Dead" produit par Sam Raimi et Bruce Campbell en personne. L'exercice de style passé avec succès, quoique jugé un peu trop gore, il réalise "Don’t Breathe", dont il écrit lui-même le scénario afin d'affirmer sa personnalité.

Alvarez reste fidèle au film de genre, mais choisit d'opter cette fois-ci délibérément pour le suspense et l'angoisse à travers le huis clos étouffant de la maison d'un vétéran de la guerre du Golfe (pour des raisons de crédibilité, le Vietnam laisse petit à petit sa place dans l'imaginaire des réalisateurs), visitée par trois jeunes en quête de butins vite gagnés, destinés à leur faire quitter l'atmosphère de désolation d'un Détroit devenu le symbole de toutes les défaites du capitalisme. Le vétéran en question est revenu aveugle des champs pétrolifères du Moyen-Orient, ce qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ne va pas faciliter la tâche des trois apprentis-casseurs.

Quoique relativement invraisemblable sur bien des aspects, le film est suffisamment bien rythmé par Alvarez pour fournir sa dose d'adrénaline. Les trois jeunes n'auront pas la partie facile face au lointain cousin de Rambo joué par un Stephen Lang bodybuildé qui, en sus de sa cécité, a aussi perdu pas mal de sa santé mentale. On appréciera la performance de la jeune Jane Levy, dont le charmant minois rappelle celui de Kristen Stewart.

Sam Raimi, qui a bien vite su apprécier les qualités du jeune réalisateur, est encore à la production. Il peut se frotter les mains, le film ayant rapporté quinze fois sa mise. On peut être sûr que l'on entendra à nouveau parler de Fede Alvarez.