titre original | "Dick Tracy" |
année de production | 1990 |
réalisation | Warren Beatty |
scénario | d'après les personnages créés par Chester Gould |
photographie | Vittorio Storaro |
musique | Danny Elfman |
production | Warren Beatty |
interprétation | Warren Beatty, Madonna, Al Pacino, Dustin Hoffman, Paul Sorvino, William Forsythe, Charles Durning, Kathy Bates, Henry Silva, James Caan |
récompenses | • Oscar de la meilleure direction artistique |
• Oscar du meilleur maquillage | |
• Oscar de la meilleure chanson originale ("Sooner or Later (I Always Get My Man)") |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Pari difficile que celui d'adapter à l'écran la très célèbre - surtout aux États-Unis - bande dessinée de Dick Tracy, célèbre et particulière tant les personnages, surtout méchants, sont physiquement très typés et participent à la création d'un univers inévitablement dualiste.
Warren Beatty ne mettait donc pas moins, dans la production et la réalisation de cette énorme entreprise, que sa crédibilité d'artiste. Le résultat est surprenant de cohérence et fidèle à l'esprit du créateur Chester Gould. Le monde de Dick Tracy éclate à l'écran dans toute sa richesse, sans jamais paraître contradictoire. Au contraire, le parti pris d'attacher l'esthétique du film à des couleurs primaires et des plans fixes, même dans les scènes d'action, en accentue l'univers onirique et "bédéique".
Madonna incarne une chanteuse de cabaret séduisante et pleine de surprises, prouvant par ce rôle qu'elle est également une actrice, pour qui en doutait encore. Quant aux autres acteurs, outre Warren Beatty qui peut perpétuer son image de séducteur - il est cependant irréprochable -, le jeu consiste à reconnaître qui est qui sous des maquillages tous plus réussis les uns que les autres.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Somptueuse adaptation, stylisée, intelligente, fantasmagorico-culturelle de la bande dessinée de Chester Gould, qui fit l'objet de plusieurs serials (dont trois Witney-English) et quelques films B. Un triomphe visuel, une débauche de talents - mais le matériau initial méritait-il tant d'efforts ? On aboutit, malgré le superbe travail du décorateur Richard Sylbert, du chef opérateur Vittorio Storaro, malgré les compositions d'Al Pacino, Dustin Hoffman et d'autres, à une œuvre inerte et vaguement ennuyeuse.