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"Delta Force"

Delta Force - affiche

titre original "The Delta Force"
année de production 1986
réalisation Menahem Golan
production Golan-Globus
interprétation Chuck Norris, Lee Marvin, Martin Balsam, Robert Forster, George Kennedy, Robert Vaughn, Shelley Winters, Steve James, Bo Svenson
épisode suivant "Delta Force 2", Aaron Norris, 1990

Le titre du film

La Delta Force, officiellement 1st Special Forces Operational Detachment-Delta (Airborne) (1st SFOD-D (A)), est une unité des forces spéciales américaines appartenant à l'US Army et dépendant du Joint Special Operations Command (JSOC). L'unité porte également d'autres noms officiels, dont Combat Applications Group (CAG).

Hilarant ! (la critique de Pierre)

En 1986, Menahem Golan, producteur/réalisateur israélien fou et associé avec son cousin Yoram Globus (la célèbre firme Cannon), met en chantier ce qui deviendra une référence de l'actioner 80's : "Delta Force" !

Le pitch : ça commence par une scène grandiose : la Delta Force est en action quelque part sur la planète, pendant la nuit. C'est le "merdier", ça tire dans tous les coins et les voitures explosent. La Delta Force, emmenée par le colonel Alexander (Lee Marvin dans son dernier rôle) doit se replier. Un militaire est coincé dans une voiture en flammes, mais on ne peut plus le sauver, la voiture va exploser. Arrive SCOTT fuckin' McCOY (Chuck) qui se dirige vers la voiture en flammes. Ses potes lui hurlent dessus : « N'y va pas Scott, c'est trop tard, bon Dieu ». Pas un mot, pas un regard, McCoy continue et arrive dans la voiture en flammes. Le blessé, bloqué sous un truc lourd, hurle sur McCoy « casse-toi, laisse-moi crever, je suis foutu, ça va exploser dans deux minutes ». Première phrase de McCoy : « FERME TA GUEULE". En deux temps trois mouvements, McCoy sauve le gars. Dans l'avion du retour, McCoy, épuisé, a cette phrase mémorable : « J'ai déjà vu ça dans ce putain de Viêtnam, des gars morts pour rien.... C'est fini, j'arrête ». Générique. Waow.

Sur le générique, on voit apparaître les noms d'un nombre ahurissant de stars, dans des rôles plus ou moins grands : George Kennedy, Martin Balsam, Shelley Winters, Robert Forster, Robert Vaughn, Bo Svenson, Steve James (mort en 1993, un second rôle que j'adore, connu pour ses apparitions dans la série Cannon des "American ninja")... Ils JOUENT TOUS DANS LE FILM !!!

Ensuite, on en arrive à l'histoire proprement dite : le détournement d'un avion Athènes/NY par des terroristes musulmans, dont le chef, Abdul, est joué par un Robert Forster ridiculement maquillé en arabe (il m'a fallu un bon moment pour le reconnaître). Côté politique, "Delta Force" annonce clairement la couleur : arabes = fous dangereux ; israéliens = gentils. On y entend certaines choses qui seraient impensables dans un film aujourd'hui.

Informé du détournement d'avion, le chef du Pentagone (Robert Vaughn, sans doute utilisé grâce à des stocks shots d'un autre film), appelle Alexander et lui dit clairement : « Des arabes ont détourné un avion ; c'est pour toi, Alex ». Pendant ce temps, le sous-fifre de Abdul (Robert Forster, donc) lui annonce : « Il y a des Juifs parmi les passagers ». Regard ulcéré de Abdul : « QUOI ???? TROUVE-LES !!!! » (franchement, le mec aurait pu se douter que, parmi les passagers, il y en avait forcément quelques-uns qui étaient juifs, mais bon, manifestement, ça ne lui a pas traversé l'esprit avant). Les terroristes demandent à l'hôtesse de trouver sur la liste des passagers tous les noms juifs (dont celui de Balsam notamment). Elle refuse. Abdul lui demande « Mais pourquoi ??? ». Réponse : « JE SUIS ALLEMANDE !! ». Non, vraiment, c'est drôle. Mais ça n'est encore que le début...

Au moment où cette prise d'otage atteint son paroxysme, on passe dans un ranch... McCoy s'envoit des œufs brouillés. Il entend un reportage à la télé sur la prise d'otages... Pas un mot, rien, il lâche sa fourchette et s'en va... On en arrive à la Delta Force, toujours emmenée par Alexander, prête à décoller. Un général demande à Alexander : « Vous ne devez pas partir tout de suite ? ». Réponse : « Encore cinq minutes... je vous expliquerai plus tard ». 10 secondes plus tard, un Range Rover se gare devant l'avion. McCoy en descend, serre deux mains au passage et arrive l'air de rien devant Alexander, qui lui tend un papier. « C'est quoi, ça ? ». Réponse : « L'ordre personnel du Président qui te demande de venir nous aider ». McCoy prend le papier et le déchire sans le regarder, et demande en même temps à Alexander : « On va où ? ». Alexander lui donne une tape dans le dos et ils embarquent... Musique triomphale de la Delta Force enfin réunie !!!!

La suite est du niveau de "Invasion U.S.A.". Partout où les terroristes sont présents, McCoy arrive en prenant des poses grotesques sur-eastwoodisées, tout en distribuant des bastos et en canardant tout ce qui bouge. Il est aidé par une moto hyper-sophistiquée à rendre jaloux les concepteurs du tonnerre mécanique, qui tire des mini-roquettes à l'avant et à l'arrière.

C'est là que le film atteint son apogée en termes de punchlines et de militarisme ridicule. J'adooooore quand McCoy, après avoir buté un mec, lance à son cadavre : « T'as le bonjour d'Alfred »... ???!!! Va comprendre...

Je précise que j'ai vu le film - volontairement - en VF, histoire de profiter des doublages de Bernard Tiphaine pour Chuck Norris, Henry Djanik pour Lee Marvin (la voix habituelle d'Anthony Quinn) et de Pierre Arditi pour Robert Forster.

Au final, j'ai passé un EXCELLENT moment devant ce monument de débilité. Et puis, c'est forcément touchant de voir Lee Marvin, quand même très vieux, dans son dernier rôle. Il est loin le temps des "Douze salopards", et ça se voit. Mais il y a des mecs dont la simple vision est émouvante, les "tough guys" : Lee Van Cleef, Bronson, et bien sûr Lee Marvin.

Pour le reste, "Delta Force" assure quand même dans les scènes d'action ; le Golan n'est pas un manchot là-dessus, c'est clair. Ça me donne envie de voir son film suivant : "Le bras de fer" !!!

© Graham Humphreys pour Arrow Video

Delta Force - générique

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