Le dernier film d'Alfred Hitchcock
titre original | "Family Plot" |
année de production | 1976 |
réalisation | Alfred Hitchcock |
scénario | Ernest Lehman, d'après le roman "The Rainbird Pattern" ("Le Cas Rainbird") de Victor Canning (1972) |
photographie | Leonard J. South |
musique | John Williams |
interprétation | Karen Black, Bruce Dern, Barbara Harris, William Devane, Ed Lauter |
récompense | Prix Edgar Allan Poe pour Ernest Lehman |
Le titre du film
Le titre français du film, "Complot de famille", est la traduction littérale du titre original du film, "Family Plot" qui, lui, est un jeu de mots, faisant également référence à une concession familiale dans un cimetière (le terme "plot" signifie aussi "parcelle", "terrain").
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Décevant point final d'une carrière prestigieuse, le dernier Alfred Hitchcock n'a rien de particulièrement hitchcockien, malgré une construction dramatique et formelle fascinante dans le premier quart de l'action. Le vrai film hitchcockien en 1976, c'est "Obsession" de Brian De Palma.
La presse de l'époque
Extraits de la critique de Christian Viviani publiée dans le no 183-184 de la revue Positif (juillet 1976)
Aidé par un scénario sans faille mais joyeusement bourré d'invraisemblances d'Ernest Lehman, Hitchcock y pousse jusqu'à la limite sa théorie du spectateur-voyeur.
(...)
Auto-citations et morceaux de bravoure sont ici réduits au minimum. Seul compte un récit d'une cohérence implacable totalement en dehors d'une psychologie traditionnelle, qui semble mettre en scène un monde ramené aux acteurs et spectateurs du drame. Ce trucage éhonté du réalisme aboutit à des effets saisissants, dont le plus beau est l'apparition nocturne de Karen Black surgissant devant la voiture de Barbara Harris et Bruce Dern au défi de toute vraisemblance. Le jeu du vrai et du faux et le renversement des valeurs atteignent, dans "Family Plot", une profondeur vertigineuse dans laquelle il est extrêmement difficile de distinguer la métaphysique de la plaisanterie la plus canularesque, comme dans cet éblouissant final où la fausse voyante voit effectivement la cachette des diamants, pour ensuite détruire l'effet par un clin d'œil farceur.
(...)
Je terminerai en disant qu'Hitchcock a enfin résolu ses problèmes d'acteurs, car les quatre principaux sont tous excellents (en particulier Karen Black, rarement aussi ravissante).
Ayant ainsi supprimé ce qui faisait la faiblesse de ses derniers films, il réalise avec "Family Plot" son meilleur depuis "Marnie", ce qui n'est pas un mince éloge.