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"Ce plaisir qu'on dit charnel"

Ce plaisir qu'on dit charnel - affiche

titre original "Carnal Knowledge"
année de production 1971
réalisation Mike Nichols
photographie Giuseppe Rotunno
interprétation Jack Nicholson, Candice Bergen, Art Garfunkel, Ann-Margret

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

De l'adolescence à l'âge mûr, deux amis se confient leurs expériences sexuelles. Sorte de bréviaire du sexe ou itinéraire sexuel de l'homme, le film fit scandale à l'époque. Il paraît bien anodin aujourd'hui et les amateurs de films X, trompés par le titre, risquent de rester sur leur faim.

Pénible, mais intéressant (la critique de Pierre)

Je ne suis pas, mais alors pas du tout fana de Mike Nichols. Le mec doit sa célébrité au "Lauréat", réalisé en 1967, que perso je trouve très, très mauvais. Ses derniers films, genre "Closer", ont confirmé que le mec n'était pas ma came. Mais, en 1971, il a réalisé une étude de mœurs restée célèbre, "Ce plaisir qu'on dit charnel".

Le pitch : chronique sur vingt ans de la vie amoureuse de deux amis de fac, Jonathan (Jack Nicholson), un baiseur invétéré, et Sandy (Art Garfunkel), un sentimental peu sûr de lui.

Je l'avais vu il y a plus de 20 ans ; je ne suis même pas sûr qu'à l'époque, j'avais bien compris de quoi il s'agissait. Maintenant, ça va mieux, j'ai capté. C'est un film difficile, quasiment sans musique, filmé dans des endroits sombres. L'ambiance est froide, de plus en plus ironique et aigre. Les scènes se jouent à deux, parfois trois. Il n'y a quasiment aucun second rôle, voire aucun figurant. Même dans les plans d'extérieurs, Nichols s'arrange pour que les décors paraissent déserts. Mais ça n'est pas juste un effet, puisque cela symbolise (à mon avis) la solitude intérieure des personnages et leur impossibilité à se lier entre eux.

C'est donc un constat plus qu'amer, très cassant, sur les relations humaines. Les personnages sont un peu stéréotypés (le baiseur Nicholson, le timide Garfunkel), mais finalement, chacun en prend pour son grade et l'évolution des personnages semble assez juste. Les deux grands atouts du film : les dialogues sont brillants, et bien sûr JACK, qui est ici vraiment formidable : il joue à la perfection son personnage à vingt, trente, puis quarante ans.

Au final, "Ce plaisir qu'on dit charnel" est arty et prétentieux, mais le film a les moyens de sa prétention et reste, près de 40 ans plus tard, un bon film.

Ce plaisir qu'on dit charnel - photo de tournage
Jack Nicholson, Candice Bergen et Art Garfunkel sur le tournage du film
Affiche polonaise de "Ce plaisir qu'on dit charnel" © Maria Ihnatowicz

Ce plaisir qu'on dit charnel - affiche

Ce plaisir qu'on dit charnel - générique