« All is lost here, except for soul and body, that is, what's left of them, and a half day's ration. »
titre original | "All Is Lost" |
année de production | 2013 |
réalisation | J.C. Chandor |
scénario | J.C. Chandor |
photographie | Frank G. DeMarco |
musique | Alex Ebert |
interprétation | Robert Redford |
récompense | Prix du jury au festival du cinéma américain de Deauville 2013 (ex æquo avec "Stand Clear of the Closing Doors") |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Les affres de Job. Solitude, combat acharné d’un vieillard et acceptation résigné de l’inéluctable. La lumière finale, pourtant, traversera les eaux opaques infernales et apportera le salut.
Pour son deuxième film, J.C. Chandor ("Margin Call", "A Most Violent Year") ne cède à aucune facilité : aucun dialogue, aucun intervenant extérieur, et une mise en scène sèche, puissante et sans aucun effet.
Le survival bascule inexorablement vers la parabole métaphysique. Belle partition épurée d’Alex Ebert prolongeant la beauté sacrée de cet éprouvant chemin de croix.
Déterminé, impérial, mais aussi vulnérable et magnifiquement humain, Robert Redford - entièrement seul à l’écran - est sublime.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
En ces temps où, malgré les dommages infligés à son environnement, l'homme persévère dans sa volonté de tout dominer, les films immersifs destinés à lui rappeler sa condition de simple élément au sein d'un univers qui le dépasse se multiplient. "All Is Lost", comme "Gravity", se plait à montrer qu'en dépit de toute sa technologie (le matériel de survie à bord d'un voilier a considérablement évolué en trente ans), l'homme doit avant tout compter avec les éléments naturels.
Le choix de confier ce rôle extrême à Robert Redford peut paraître curieux, car même en bonne condition, on a du mal à imaginer toutes ces prouesses et toute cette résistance physique à la portée d'un presque octogénaire. Mais on connait le refus de l'acteur d'accepter son âge à l'écran, et l'on peut être sûr qu'il a été ravi de montrer que Gatsby le magnifique en avait encore sous le pied. Cabot de temps à autre, l'acteur ne peut s'empêcher de poser pour de beaux plans, rappelant le sex-symbol qu'il fût dans les années 60 et 70, notamment lors d'une scène où en pleine tempête, il tient crânement la barre de son voilier. On ne se refait pas.
Si l'on vibre malgré tout à voir ce vieil homme faire face aux éléments sans jamais se départir de son calme ni des gestes utiles à sa survie, on peut se demander comme beaucoup où Chandor et Redford ont voulu nous emmener. On pourra aussi trouver le finale un peu "too much".