titre original | "The Beast of the City" |
année de production | 1932 |
réalisation | Charles Brabin |
scénario | John Lee Mahin, d'après une histoire de W.R. Burnett |
photographie | Norbert Brodine |
production | Hunt Stromberg (non crédité) |
interprétation | Walter Huston, Jean Harlow, Wallace Ford, Jean Hersholt, Dorothy Peterson, Tully Marshall, John Miljan, Emmett Corrigan, Warner Richmond |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Classé parmi les ancêtres du film de gangsters, cette bande annonce aussi le film noir et l'inspecteur Harry. Écrit par Burnett à l'origine, le film surprit les dirigeants de la MGM et ne fut distribué que dans les salles de second ordre. Revu à la télévision, il a conservé une incontestable force notamment dans le massacre final.
Extrait de la chronique du 20 décembre 2011 de Bertrand Tavernier
Sur un rythme trépidant, "La Bête de la cité", contrairement aux productions Warner, épouse le point de vue de la police (on a même droit à un texte de Herbert Hoover). Bien mis en scène par le mystérieux Charles Brabin, réalisateur anglais né à Liverpool (dont nous ne connaissons que "Le Masque d'or" avec Boris Karloff en Fu Manchu et Myrna Loy, délicieuse et assez déshabillée, dans le rôle de sa fille sadique), décrit les efforts d’un policier irlandais intègre (Walter Huston) pour nettoyer une ville. Il se heurte à la corruption des élus, la mollesse de ses chefs, aux procédés d’intimidation des gangsters qui utilisent toutes les ressources de la loi pour mieux la paralyser. Dialogue incisif de John Lee Mahin d’après un scénario de WR Burnett, truffé de détails qui sonnent justes et qui disparaitront après la mise en place du Code : la radio de la police signale une femme nue au coin de Elm et Berry, on parle d’exhibitionnisme indécent, la tête d’un cadavre s’est faite exploser et la voiture du coroner est rebaptisée le wagon à viande. Dans les interrogatoires, les premiers plans dans le commissariat, le dialogue rapide, cynique, réaliste fait un peu oublier la thèse qu’on a rapprochée de "Dirty Harry" qu’on retrouve dans plusieurs films des années 30 ("Okay America" de Tay Garnett, voire "Gabriel au-dessus de la Maison Blanche") qui demande que des policiers, des justiciers prennent la justice en main.
