Menu Fermer

"Sin City : J'ai tué pour elle"

Sin City j'ai tué pour elle - affiche

titre original "Sin City: A Dame to Kill For"
année de production 2014
réalisation Robert Rodriguez et Frank Miller
scénario Frank Miller
photographie Robert Rodriguez
montage Robert Rodriguez
interprétation Mickey Rourke, Jessica Alba, Josh Brolin, Joseph Gordon-Levitt, Rosario Dawson, Bruce Willis, Eva Green, Powers Boothe, Dennis Haysbert, Ray Liotta, Christopher Lloyd, Juno Temple, Stacy Keach, Marton Csokas, Lady Gaga
 
épisode précédent "Sin City" de Robert Rodriguez et Frank Miller, 2005

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Il était tentant pour Robert Rodriguez de se replonger dans la cité grouillante de Sin City, lieu mythique de ce qui reste, à ce jour, son dernier grand succès. Ce nouvel opus reprend en partie les personnages du premier épisode, et notamment Marv (Mickey Rourke), le plus emblématique de l'esprit de la BD de Frank Miller, qui repart pour une série de bourre-pif et de "dézingages" systématiques, le sieur frappant d'abord et discutant ensuite.

La voix-off qui nous délivre les pensées de Marv en même temps qu'il avance et agit est toujours là, mais un peu moins surprenante et surtout un peu moins aiguisée, comme si le héros lui-même ne croyait plus trop à sa mélopée "argotico-psychanalytique". Idem pour les trois histoires qui composent cette suite, qui s'enchaînent de manière moins fluide que dans le premier épisode, où nous avions l'impression de vivre en plein cauchemar, immergés que nous étions dans les pensées noires et embrouillés des héros. Tout semble ici un peu trop calculé.

Rodriguez avait voulu, en 2005, coller parfaitement à l'univers de Frank Miller, et bien lui en avait pris. Ici, il s'est contenté d'un copié-collé du premier film qui avait été un énorme succès et, pour le coup, l'effet n'est plus le même. C'est dommage, car la perfection technique est toujours de mise et les femmes, toujours aussi jolies, même si un peu trop réduites à l'état de simples objets de désir, soit garces ou putes. Mais pour ceux, nombreux, qui reprochent au film, comme ils l'avaient fait pour le premier opus, d'être trop machiste, on peut opposer l'image souvent ridicule que Miller livre de la gent masculine, assez basse du front et plutôt proche du slip, c'est selon.

Les acteurs font de leur mieux, notamment Eva Green, décidément parfaite en gorgone (cf. "Dark Shadows" de Tim Burton en 2012), très loin de l'image renvoyée en son temps par sa mère Marlène Jobert.

Le principal tort de "Sin City : j'ai tué pour elle" est sans doute de passer en second. La découverte du graphisme saisissant, grande force du film séminal de la série, aurait sans doute permis de porter un autre jugement sur le film.

Sin City j'ai tué pour elle
Austin Film Society Texas premiere poster, 2014 © Paul Shipper