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"Shiner"

Shiner - affiche

titre original "Shiner"
année de production 2000
réalisation John Irvin
interprétation Michael Caine, Martin Landau, Andy Serkis

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

"Shiner" est un film curieux qui commence sur le ton d'une comédie assez loufoque avec un Michael Caine en roue libre, au cynisme certes un peu inquiétant, mais qu'il parvient toujours à teinter de ce sens de la dérision qui n'appartient qu'à lui. On ne voit donc pas très bien où veut en venir John Irvin, dont la filmographie est elle-même dans son ensemble assez indéfinissable.

Pendant près de vingt minutes, on suit le grand Michael dit "Shiner" dans son ménage musclé de la salle où son fils doit boxer pour se voir offrir une chance au championnat du monde. Qui est vraiment ce promoteur de combats, que l'on dit raté pour n'avoir que cinq combats à son actif, mais qui semble malgré tout mener grand train ? On cherche vainement, même si on comprend assez vite qu'il n'a pas un travail de bureaucrate. Ses deux filles travaillent pour lui à l'organisation de ce combat qu'il veut comme l'aboutissement de sa vie. On commence alors à deviner que toute cette construction n'est qu'artificielle et que Shiner, véritable despote, utilise tout son monde à sa seule volonté. Le montage brinquebalant de ce combat va s'écrouler sous nos yeux, et Shiner avec, qui va se voir en une seule journée ramené à sa véritable condition d'arriviste.

Cet aspect de l'intrigue rachète un peu ce film aux moyens limités, dont la construction narrative, pour le moins alambiquée, n'aide pas les acteurs à se mettre en valeur (Martin Landau semble absent), hormis le grand Michael qui s'est sorti de presque toutes les situations au cours d'une filmographie de près de 200 films où les productions approximatives n'ont pourtant pas été absentes.

Un film noir avec une thématique assez forte mais appliquée sur la toile par projections anarchiques.