Menu Fermer

"Rocketman"

Rocketman - affiche

titre original "Rocketman"
année de production 2019
réalisation Dexter Fletcher
scénario Lee Hall
photographie George Richmond
musique Matthew Margeson
interprétation Taron Egerton, Jamie Bell
récompense Oscar de la meilleure chanson originale pour "(I'm Gonna) Love Me Again" de Bernie Taupin

Le titre du film

Il fait référence à la chanson "Rocket Man (I Think It's Gonna Be a Long, Long Time)" composée par Elton John et parue en single en 1972, puis sur son cinquième album, "Honky Château", sorti la même année.

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Les biopics de rock star sont devenus désormais un genre très prisé malgré des résultats artistiques et commerciaux assez souvent  décevants. Elton John, démarche plutôt inhabituelle, a pris les devants en étant lui-même à l'origine de son propre biopic. La carrière du piano man étant franchement en berne depuis plus de dix ans, celui-ci  y a certainement vu une occasion de se rappeler au public tout en s'offrant le privilège unique, mais aussi illusoire, de prendre le contrôle de son image posthume.

Connaissant le caractère fantasque de celui qui fut l'ami du tout aussi expansif Freddy Mercury, dont le biopic tout récent produit par Dexter Fletcher a fait un carton au box-office, on pouvait craindre de le voir rattraper par son goût immodéré pour le kitch qui a contribué à longtemps décrédibiliser sa musique dans le milieu du rock. Le parti pris du scénario confié à Lee Hall ("Billy Elliot", "Cheval de guerre") a été de donner comme écrin au parcours d'Elton John une succession de saynètes musicales puisant, sans ordre chronologique, leur fond sonore dans le très riche répertoire du duo que la rock star formait avec Bernie Taupin (Jamie Bell), son formidable parolier. Le résultat s'avère tout à fait séduisant et, comme toujours avec Reginald Kenneth Dwight (le véritable nom d'Elton John), parfaitement sincère.

L'homosexualité longtemps refoulée du chanteur a bien sûr pesé d'un poids énorme sur son expression artistique, mais aussi sur sa tendance irrépressible aux excès et notamment à l'alcool et aux drogues. Tout est dit en deux heures flamboyantes, même si certains ont pu regretter une fin un peu convenue, qui peut être comprise comme une sorte de rachat à bon compte pour toutes les fautes commises. Mais, on l'a dit, ceux qui suivent Elton John depuis ses débuts savent que "Rocketman" est sans aucun doute la vérité sincère d'un homme enfin réconcilié avec lui-même.

L'interprétation du jeune Taron Egerton montre que celui-ci s'est parfaitement imprégné d'une légende du rock que, forcément, il n'a pas pu apprécier au faîte de sa gloire. Une bonne surprise assurément, qui dépasse en intérêt et en crédibilité un "Bohemian Rhapsody" au final bien trop sage, n'ayant pas complètement rendu hommage à la personnalité hors norme de Freddy Mercury.

Affiche française de "Rocketman"