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"Man on the Moon"

Jim Carrey is Andy Kaufman

Man on the Moon - affiche

titre original "Man on the Moon"
année de production 1999
réalisation Miloš Forman
scénario Scott Alexander et Larry Karaszewski
photographie Anastas N. Michos
musique R.E.M.
production Danny DeVito, Michael Shamberg et Stacey Sher
interprétation Jim Carrey, Danny DeVito, Paul Giamatti, Courtney Love
 
récompense Ours d'argent du meilleur réalisateur au festival international du film de Berlin 2000

Le titre du film

"Man on the Moon" est une chanson du groupe de rock américain R.E.M., sortie en 1992 sur l'album "Automatic for the People", dont les paroles rendent hommage à Andy Kaufman avec de nombreuses références à sa carrière, dont son imitation d'Elvis Presley. Le titre de la chanson fait référence aux théories conspirationnistes sur le programme Apollo, une allusion aux rumeurs ayant prétendu que la mort de Kaufman en 1984 était un canular.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Andy Kaufman a bel et bien existé (Danny DeVito fut d'ailleurs son partenaire) ; il fut un comique qui ne respectait rien, qui prenait un malin plaisir à provoquer son public pour mieux le faire réagir. L'interprétation que Jim Carrey en donne est absolument époustouflante, certainement l'un de ses meilleurs rôles, lui qui est si souvent associé à ses inepties. Quant à la réalisation de Miloš Forman, elle est brillante, survoltée, jouant avec le spectateur comme pouvait le faire Kaufman. On est saisi par la maestria de son style, désarçonné par ses entourloupettes qui sont autant d'attaques contre les mensonges de la télévision, voire de tout pouvoir. Quelle est la part de réalité dans le grand cirque médiatique ? Le clown est là pour nous dessiller les yeux. Mais jusqu'à quel point faut-il lui faire confiance ? Éblouissante mise en abyme.

Extrait de la chronique de Bertrand Tavernier du 18 février 2013

Milos Forman, cet exilé, ce déraciné, était fasciné, dans ses films tchèques, par tout ce qui déréglait l’ordre établi, les conventions sociales. Arrivé en Amérique, il a immédiatement été attiré par les individus qui nagent à contre courant, tous ceux qui veulent survivre ou réussir en dehors ou contre le système, qui en font apparaître les contradictions, quitte à se piéger eux mêmes : des hippies de "Taking Off" à "Larry Flynt", du faux malade qui préfère l’asile à la guerre du Vietnam à Andy Kaufman, les films de Forman sont peuplés de marginaux, d’excentriques souvent manipulateurs, en fait des hommes de spectacle qui mettent autant en scène leur vie que leur œuvre, quitte à en payer le prix (la solitude, l’infirmité, l’enfermement). Il trouve en Andy Kaufman, un héros selon son cœur. Qui nous déclare, dans un préambule en noir et blanc, qu’il a coupé tout ce qui n’allait pas dans le film et qu’il est donc déjà terminé. Manière déjà de nous dire qu’il s’agit surtout d’un film sur la création et non une biographie (l’enfance, les racines, sont expédiées en une séquence). Sur un comique décalé, obsessionnel (comme Howard Hughes, il passe son temps à se désinfecter les mains dès qu’il touche quelque chose ou quelqu’un), un véritable collage ambulant de toute une culture populaire, à la limite de l’autisme, hanté par le désir de toujours surprendre. Il semble incapable d’établir la moindre barrière entre la vie et ses délires créatifs. Toujours en guerre contre son public, contre lui même, il n’hésite pas à blesser des amis, des proches, à cogner sur des partenaires, à détruire les inserts publicitaires, à insulter la chaîne qui le produit. Il n’a rien à dire de spécial (et ce qu’on voit de son « special show » paraît assez pauvre), sa contestation ultime consistant à perturber le déroulement de l’image pendant 10 secondes pour faire croire que le poste est cassé. Et là, il se heurte au système qui ne veut pas que les spectateurs quittent leur poste, ne serait ce que pour taper sur un téléviseur (il avait déjà offensé un propriétaire de club pour qui un spectateur qui sort, est un consommateur de moins). Pour Andy, tout ce qui est comique (pour lui, pas pour les autres) ne prête pas à conséquence. On le voit dans les hilarantes séquences de lutte (où il rencontre d’ailleurs sa compagne, Courtney Love, impeccable mais on fait trop l’impasse sur ce qui les attire l’un vers l’autre) insulter les femmes (« elles ont des qualités pour faire la vaisselle, le ménage, la cuisine »), le Sud, le public, incorporant dans ce processus sa propre auto-critique comme une autre forme de fiction. Jim Carrey est l’acteur rêvé pour ce genre de personnage. Il nous regarde comme s’il était sorti d’un poste de télévision, nous rend complice de ses divagations jusqu’à son dernier sourire, quand il découvre le « truc » des médecins philippins.

Dossier pédagogique du CNC niveau lycée consacré à "Man on the Moon"
dossier enseignant et fiche élève
Dossier pédagogique du CNC niveau collège consacré à "Man on the Moon"
dossier enseignant et fiche élève
Affiche française éditée à l'occasion de la sortie de la version restaurée du film
Couverture de l'essai "Comique extrémiste - Andy Kaufman et le rêve américain"
Florian Keller, éditions Capricci, 2012

Man on the Moon - générique