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"Gunshy"

Gunshy - affiche

titre original "Gunshy"
année de production 1998
réalisation Jeff Celentano
interprétation William Petersen, Diane Lane, Michael Wincott, R. Lee Ermey

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Une petite perle méconnue sortie en 1998 dans la plus grande discrétion et qu’une bonne pioche dans les bacs à DVD d’un soldeur peut vous faire découvrir.

Si le metteur en scène est quasiment inconnu au bataillon, il a réussi à réunir autour de lui un casting de vedettes confirmées, même si elles n’ont jamais acquis le statut de star.

Le film est produit et écrit par Larry Gross, qui a déjà à son actif les deux solides comédies policières "48 heures" et "48 heures de plus" avec le duo de choc Eddie Murphy/Nick Nolte.

Le propos est ici beaucoup plus noir, et Larry Gross utilise William Petersen dans le registre ambigu déjà exploré par Michael Mann en 1986 dans "Le Sixième Sens", premier épisode des aventures macabres d’Hannibal Lecter. Bonne idée, car une fois de plus, William Petersen est tout à fait à son affaire dans une partition où son personnage doit flirter avec les limites de sa conscience. Si, dans "Le Sixième Sens", l’agent fédéral Will Graham devait s’immerger dans la personnalité torturée d’Hannibal Lecter pour anticiper ses crimes au risque de se perdre dans les méandres de ses propres fantasmes, le journaliste à la dérive de "Gunshy" va trahir la confiance d’un homme de main qui lui propose un deal pour le moins original.

En échange de l’instruction qui lui manque, Frankie McGregor - très convaincant Michael Wincott - va introduire Jake Bridges dans ses affaires pour lui offrir un nouveau départ. C’est une amitié a priori contre nature et très originale qui se noue sous nos yeux. Déjà compliquée et hasardeuse, la relation entre les deux hommes prend un tour carrément scabreux quand Bridges séduit la compagne de son protecteur. Il faut dire que beaucoup d’hommes seraient prêts à se damner pour une nuit dans les bras de la très belle Diane Lane.

On sait désormais que tout ça ne peut que mal finir, et c’est l’attente du climax final qui nous tient en haleine jusqu'au bout. Le tout est fort bien photographié et les acteurs, très bien dirigés, ce qui au final donne un cachet très particulier à ce film d’atmosphère que l’on peut classer dans les néo-films noirs.

Du très solide comme on aimerait en voir plus souvent.