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"Driver"

Driver - affiche

titre original "The Driver"
année de production 1978
réalisation Walter Hill
scénario Walter Hill
photographie Philip H. Lathrop
musique Michael Small
interprétation Ryan O'Neal, Bruce Dern, Isabelle Adjani

Le titre du film

Il fait référence à l'activité professionnelle du personnage interprété par Ryan O'Neal. Ce dernier est désigné, tout au long du film, comme étant "the Driver". De même, les personnages interprétés par Bruce Dern et Isabelle Adjani n'ont pas de nom autre que leur profession ou leur occupation : "the Detective" pour l'un, "the Player" pour l'autre.

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Deuxième film de Walter Hill, "Driver" s'inscrit parmi les relectures dispendieuses d'un Nouvel Hollywood finissant. Après William Friedkin et "Le Convoi de la peur", Tobe Hooper et son "Crocodile de la mort", Hill se lance dans une remake du classique de Jean-Pierre Melville : "Le Samouraï".

Volontairement ascétique (héros presque muet, sans nom…) et artificiellement froid, le film fut un échec cinglant. D'une durée de plus de deux heures, l'œuvre fut brutalement ramenée à 90 minutes pour l'exploitation. De nombreuses ellipses, des personnages fantomatiques (Isabelle Adjani vide, Ryan O'Neal transparent) font de cette production un objet étrange, le cabotinage pénible de Bruce Dern plombant pas mal l'ambiance.

On retiendra la belle photo de nuit du vétéran Philip H. Lathrop et les spectaculaires poursuites en voitures, toutes magistralement réglées.

Seconde critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

La sortie par Studio Canal d'une nouvelle copie 4K de "Driver" impose un nouveau visionnage et... un nouvel avis.

Le côté ascétique du film - particulièrement radical pour un film américain - est transcendé par la précision de l'image dans le rendu des scènes de nuit toutes admirablement photographiées par Philip H. Lathrop. La nuit semble dès lors devenir un personnage à part entière : les voitures s’y cachent, les voleurs apparaissent et disparaissent. Même le flic ignoble, en sortant d’une salle de billard, semble prendre la forme d’une ombre immense, menaçante.

La beauté des gros plans - transcendés par le nouvel étalonnage numérique - participe à la tension, à la fascination que les héros peuvent provoquer. Le visage de porcelaine d'Isabelle Adjani et sa caractérisation mutique se retrouvent, grâce à la plus-value numérique, véritablement rehaussés.

Ressorti des limbes, "Driver" ne peut que se voir inévitablement comparé au célèbre "Drive" de Nicolas Winding Refn. Là encore, la sobriété et la sècheresse de Hill triomphent face aux caractérisations stéréotypées, aux effets grossiers et à la mise en scène superfétatoire de l’exécrable Refn.

Film d'action à la retenue glacée (directement influencé par le cinéma de Jean-Pierre Melville), "Driver" (re)devient un fort bel objet de cinéma américain des années 70.

Affiche alternative de "Driver" © Tony Stella

Bande-annonce modernisée de "Driver" © Dan McBride

Driver - générique