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"Conan le destructeur"

Conan le destructeur - affiche

titre original "Conan the Destroyer"
année de production 1984
réalisation Richard Fleischer
scénario Stanley Mann, d'après le personnage de Robert E. Howard et l'histoire de Roy Thomas et Gerry Conway
photographie Jack Cardiff
interprétation Arnold Schwarzenegger, Grace Jones, Sarah Douglas, Olivia d’Abo, Mako
épisode précédent "Conan le barbare", John Milius, 1981

La presse de l'époque

Critique de Alain Garsault publiée dans le no 284 de la revue Positif (octobre 1984)

Au cinéma, comme dans les autres arts, tout n’est-il qu'affaire de style ?

Là où Milius créait, avec mauvais goût parfois, profusion, lourdeur, Fleischer harmonise. Sa culture, sa formation d'homme de théâtre, sa finesse l'aident à se tirer de la plupart des pièges, tel le poids exagéré des décors et l’amènent à policer l'aventure de diverses manières.

Sans perdre sa stature, le héros s’humanise jusqu'à être le centre d'une scène de comédie au cours de son ivresse. Les combats évitent les détails sanglants dans la mesure du possible. L'extravagant personnage de Grace Jones conserve son pouvoir érotique, son originalité réelle tout en étant traité avec humour. La direction des acteurs va toujours dans ce sens, elle n’échoue que pour Olivia d'Abo : attirante comme pop-corn mouillé et princière comme un petit pain de hot-dog.

Fleischer parvient à donner une sorte de vérité à un culte imaginaire, par les rapports qu'il établit entre la statue d’où sortira le monstre Daggoth, la princesse qui le vénère et l'ensemble du décor. Lorsque la conception d’un épisode renferme une force subjective, en même temps qu'une possibilité visuelle, il l’exploite avec une maîtrise parfaite : c'est le combat dans une arène de miroirs contre le monstre, avatar trompeur d’un magicien. Les nuances de la photo de Jack Cardiff contribuent alors au raffinement. Il se contente de cacher au mieux le ridicule du monstre fabriqué par Carlos Rambaldi. C'est encore une preuve de son intelligence.

Malgré ses scories, "Conan the Destroyer" se rapproche d'un film d'aventures comme Hollywood en produisait dans les années 50.

FilmsFantastiques.com, L'Encyclopédie du Cinéma Fantastique
La chronique de Gilles Penso

La critique de Pierre

Tout le monde doit reconnaître que "Conan le barbare" est un grand classique, à mon avis le chef-d'œuvre de l'heroic fantasy au cinéma. Pour ce qui est de tenir le rang de l'original, "Conan le destructeur" est clairement une foirade exemplaire. Le film n'en a pas moins une jolie saveur nanarde.

Le pitch : dans le merveilleux royaume de truc-bidule, une méchante reine (Ursa dans "Superman") demande à Conan d'aider sa nièce à retrouver une pierre magique bidulechouette. En échange, elle lui promet de ressusciter sa bien-aimée. Dans son périple, Conan sera accompagné par des potes à lui, dont une guerrière enragée jouée par Grace Jones.

Gary Gygax, créateur de "Donjons et dragons", nous a quittés. Alors, forcément, ça fait quelque chose de voir un film où un barbare niveau 10 chaotique neutre combat un magicien niveau 12 chaotique mauvais avec sortilège de métempsychose. Surtout que ce film est réalisé par de vieux faiseurs hollywoodiens de talent : à la mise en scène, on trouve le grand Richard Fleischer et à la photo, Jack Cardiff (un chef-opérateur qui tourne depuis les années 40 et dont la filmo est impressionnante).

Mais il y a de tels défauts... On est clairement plus proche de "Conquest" que du premier "Conan", sauf que cela ne donne pas complètement dans la poésie nanarde comme chez Lucio Fulci. Globalement, c'est plutôt mal fait, même s'il y a souvent de belles images, et on n'est pas émerveillé par ce monde mystérieux, surtout que la surdose de sidekick stupides et de blagues nulles n'est pas forcément heureuse. Quant à Schwarzy... c'était les années 80, quoi.

Cela dit, je ne me suis pas ennuyé une seconde.

Conan le destructeur - générique