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"Body Snatchers"

« They get you when you sleep. »

Body Snatchers - affiche

titre original "Body Snatchers"
année de production 1993
réalisation Abel Ferrara
scénario Stuart Gordon et Nicholas St. John, d'après le roman de Jack Finney (1955)
photographie Bojan Bazelli
musique Joe Delia
interprétation Meg Tilly, Gabrielle Anwar, R. Lee Ermey, Forest Whitaker
 
versions précédentes • "L'Invasion des profanateurs de sépultures" de Don Siegel, 1956, États-Unis
• "L'Invasion des profanateurs" de Philip Kaufman, 1978, États-Unis
 
version suivante "Invasion" de Oliver Hirschbiegel, 2007, États-Unis

Pour : la critique de Didier Koch pour Plans Américains

Quand il entame le tournage de "Body Snatchers", nouveau remake de "L'Invasion des profanateurs de sépultures" de Don Siegel (1956), après celui réalisé par Philip Kaufman en 1978, Abel Ferrara est au sommet de sa popularité et de sa reconnaissance par la critique, qui avait un temps été désorientée par son esthétisation de la violence. "Bad Lieutenant", malgré le scandale qu’il a provoqué pour les images chocs qui accompagnent la descente aux enfers du flic corrompu et drogué interprété par Harvey Keitel, lui a apporté le statut d’auteur. C’est la Warner qui l’attire sur un projet à priori très éloigné de son univers habituel. L’occasion est idéale pour Ferrara de démontrer son éclectisme.

Venant seulement quinze ans après celle très réussie de Philip Kaufman, sa version scénarisée par Stuart Gordon et Dennis Paoli, rodés au genre horrifique, profite habilement de la trame initiale du roman de Jack Finney pour, tout en la respectant, lui apporter les ajustements nécessaires afin d’utiliser à bonne dose, les recettes qui se sont popularisées depuis l’avènement de John Carpenter ("The Thing") et autres Ridley Scott ("Alien").

L’idée de transposer l’action dans une base militaire dégage une sensation claustrophobique innovante et plutôt bienvenue. Les effets spéciaux rendant très palpable l’accaparation des corps humains par les envahisseurs, ajoutent à l’immersion du spectateur dans un processus ressenti comme sournois et inéluctable. Les multiples petites trouvailles scénaristiques, comme le hurlement poussé par les aliens quand ils détectent un humain, sont autant de surprises réjouissantes.

La photographie aux couleurs froides de Bojan Bazelli, qui avait déjà officié pour Abel Ferrara sur "The King of New York", finit d’achever un travail remarquable qui, malheureusement, ne recueillera pas l’accueil publique qu’il méritait. Sans doute l’absence d’un casting alléchant, hormis une Meg Tilly très troublante, a empêché "Body Snatchers" de convaincre pleinement.

Après "The Addiction" et "Nos funérailles", pour lesquels il retrouvera Christopher Walken, le réalisateur s’engagera sur la pente du déclin sans jamais parvenir depuis à retrouver son niveau créatif des années 1980 et 1990.

Contre : la critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Cette nouvelle version n'apporte rien de neuf à celles de Don Siegel ("L'Invasion des profanateurs de sépultures") et de Philip Kaufman ("L'Invasion des profanateurs"). On peut, à la rigueur, y voir une allégorie sur le sida (l'invasion sournoise du corps humain par un corps étranger), mais ce serait peut-être pousser un peu loin l'analyse d'un film qui semble un pur produit de commande.

Body Snatchers - générique

FilmsFantastiques.com, L'Encyclopédie du Cinéma Fantastique
La chronique de Gilles Penso