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"Apparences"

titre original "What Lies Beneath"
année de production 2000
réalisation Robert Zemeckis
scénario Clark Gregg
photographie Don Burgess
musique Alan Silvestri
interprétation Michelle Pfeiffer, Harrison Ford, Miranda Otto

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Robert Zemeckis est incontestablement l’un des enfants chéris d’Hollywood. Sa rencontre avec Steven Spielberg a été une opportunité qu’il a eu la bonne idée de ne pas gâcher. Le réalisateur des "Dents de la mer", qui s’est très tôt intéressé à la production, a repéré le jeune Zemeckis à sa sortie de la section cinéma de l’université de Californie du Sud (USC). En qualité de producteur exécutif, il participe aux deux premiers longs métrages de Zemeckis : "Crazy Day" en 1978 et "La grosse magouille" en 1980. Les deux films sont salués par la critique, mais ne sont pas des succès commerciaux.

C’est alors Michael Douglas, séduit par les deux films précités, qui engage le jeune homme pour réaliser "À la poursuite du diamant vert". C’est le jackpot ! Le film rapporte dix fois son budget. Dans la foulée, pour Amblin Entertainment, la société de production créée par Spielberg, il réalise "Retour vers le futur", premier épisode d’une trilogie devenue très rapidement culte pour toute une génération. Robert Zemeckis, qui écrit lui-même les scénarios de ses films, se distingue par son maniement avant-gardiste des effets spéciaux et son inventivité narrative. Il est alors au sommet. Les succès s’enchaînent avec "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?", "Forrest Gump" ou encore "Seul au monde".

"Apparences", qu’il réalise après la semi-réussite de "Contact", son film de science-fiction ambitieux avec Jodie Foster, peut être vu comme un moment de détente après quinze années de travail très intense. Le tournage du film se déroule pendant la coupure d’un an organisée sur celui de "Seul au monde" afin de permettre à Tom Hanks de se faire pousser la barbe et de perdre le poids nécessaire pour incarner son rôle de rescapé sur une île déserte.

Il s’agit d’un hommage revendiqué au cinéma d’Alfred Hitchcock, qui confine à l’exercice de style visant à pousser à leur paroxysme, avec l’aide des effets spéciaux, les recettes du maître du suspense. Exercice délicat qui, fatalement, s’attirera les foudres d’une certaine critique, qui refuse que l’on s'approche un peu trop près des icônes sacrées. Le scénario plutôt classique, bâti autour du trio amoureux infernal écrit par Clark Gregg, ne s’encombre certes pas avec la vraisemblance et abuse quelques fois d’effets grand-guignolesques, mais Zemeckis parvient à distiller une angoisse diffuse offrant son lot de frissons. Harrison Ford et Michelle Pfeiffer, semblant eux aussi ravis de se livrer à cette expérience, sont tout à fait convaincants.

Finalement, "Apparences" mérite mieux que sa réputation, même s’il ne figure pas parmi les plus grandes réussites de son réalisateur.

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La chronique de Gilles Penso