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"Affaire non classée"

A father and a daughter, divided by a case, endangered by the truth.

Affaire non classée - affiche

titre original "Class Action"
année de production 1991
réalisation Michael Apted
photographie Conrad L. Hall
musique James Horner
interprétation Gene Hackman, Mary Elizabeth Mastrantonio, Colin Friels, Laurence Fishburne, Donald Moffat

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

"Affaire non classée" entend se classer dans les thrillers judiciaires. Si affaire non classée il y a, c’est celle a priori insoluble entre un père avocat (Gene Hackman) et sa fille qui lui a emboîté le pas dans la carrière (Mary Elizabeth Mastrantonio). Avocat brillant ayant bâti sa réputation sur la défense des causes perdues qu’il parvient quelques fois à inverser, Jedediah Tucker Ward a mené sa carrière sans compromission sur le plan professionnel, mais sans doute un peu moins sur le plan personnel, notamment sentimental et familial. C’est ce comportement désinvolte et égoïste que sa fille Maggie lui reproche quand sa mère décède brutalement.

Le scénario cousu de fil blanc va opposer le père et sa fille dans une sombre affaire concernant les accidents dramatiques provoqués par des vices cachés sur un nouveau modèle promu par une grande firme automobile. Le manichéisme de l’intrigue n’aide pas les acteurs, dont les scènes à défendre accumulent les poncifs. Gene Hackman lui-même peine à ne pas sombrer dans le cabotinage. Idem pour la jeune Mary Elizabeth Mastrantonio, qui est alors au sommet de sa courte période de gloire. C’est donc le méchant de l’histoire, interprété par Colin Friels, qui tire son épingle du jeu.

On a connu Michael Apted plus inspiré. Sans doute un petit coup de fatigue après le triomphe commercial et critique remporté par "Gorilles dans la brume" sorti trois ans plus tôt, biographie inspirée de Dian Fossey avec Sigourney Weaver dans l’un de ses plus grands rôles.

Reste la photographie magnifique du grand Conrad L. Hall, qui donne la tenue requise à cette production léchée, mais malheureusement sans âme.

Pour : la critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Ode à l'amour filial plus que film de procès.

Apted dénonce les malversations meurtrières du grand capitalisme américain à travers un fait divers véridique. Le film se focalise pourtant sur les relations difficiles entre une jeune avocate ambitieuse et son vieux père idéaliste.

Les personnages, leur psychologie, leur prise de conscience passent au premier plan. Comme dans le cinéma américain d'avant...

Hackman est parfait en avocat flamboyant, et les seconds rôles sont tous très bien incarnés (Donald Moffat, excellent).

Habillée par Armani et très finement éclairée par l'un des plus grands maîtres du cinéma américain, Mary Elizabeth Mastrantonio resplendit.

Centrée sur les gros plans de ces deux acteurs, l'ultime scène, typiquement hollywoodienne, dégage tendresse et lumière.

Un 'petit' film certainement. Mais un très joli.

Contre : la critique de Pierre

C'est en 1991 que Michael Apted, un réalisateur nul, nous a gratifié de ce courtroom drama pas franchement démentiel.

Le pitch : une grande gloire du barreau (Gene Hackman) engage une action contre une grande compagnie automobile pour cause de défectuosité dans un modèle de bagnole. Il devra batailler contre sa propre fille (Mary Elizabeth Mastrantonio), avocate de la compagnie automobile avec qui il entretient des relations houleuses.

C'est bien fait et la photographie est jolie (la lumière est de Conrad Hall, un grand artiste hollywoodien aujourd'hui disparu). Gene Hackman essaye bien de nous faire du chuckles de temps en temps et le scénario ménage son lot de rebondissements. Ok. On voit même du second couteau sympa à l'occasion. On retrouve ainsi avec plaisir Donald Moffat.

Le problème, c'est que c'est surtout un mélo familial avec pathos. Et ça, tout de suite, j'accroche moins. Donc, bien que la première heure soit prometteuse, la seconde nous perd dans les problèmes familiaux là où on attendait du « Objection, your honor » à gogo. Et quand ça vient, c'est trop tard et ça va trop vite.

À regarder à défaut d'autre chose.