They're her family... Whether she likes it or not.
titre original | "Married to the Mob" |
année de production | 1988 |
réalisation | Jonathan Demme |
photographie | Tak Fujimoto |
interprétation | Michelle Pfeiffer, Dean Stockwell, Matthew Modine, Alec Baldwin, Mercedes Ruehl, Chris Isaak |
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Avec son humour très personnel, Jonathan Demme traite la Mafia par la dérision souriante. Dean Stockwell spectaculaire en mafioso chantant des hymnes aux hamburgers et essayant vainement de tromper une épouse hystériquement jalouse. Décors, costumes, ameublement d'un grandiose mauvais goût. (Michelle Pfeiffer : « Tout ce que nous avons est tombé d'un camion. »)
La grande époque de Jonathan Demme ! (la critique de Pierre)
Dans les années 80, Jonathan Demme n'était pas encore devenu le mec prétentieux et gonflant du "Silence des agneaux" et de "Philadelphia". À l'époque, c'était surtout un cinéaste ami des musicos, et notamment lié à la scène new wave de New York de la fin des années 70 et du début des années 80. Ses titres de gloire : avoir réalisé le concert filmé des Talking Heads, "Stop Making Sense", puis l'excellent - voire mieux que ça - "Dangereuse sous tous rapports". En 1988, il réalise "Veuve, mais pas trop...", une comédie tout public bien reçue par la critique de l'époque.
Le pitch : Angela (Michelle Pfeiffer) est mariée à Frank (Alec Baldwin), un tueur de la mafia. Frank se fait tuer et Angela en profite pour essayer de se casser du milieu des truands, qu'elle ne supporte plus... Mais les choses ne vont pas être aussi faciles.
"Veuve, mais pas trop..." est ce que l'on peut appeler un feel good movie. Ça met de bonne humeur, quoi. L'histoire est sans intérêt, tout est dans les situations et les acteurs, qui sont tous charmants : Michelle Pfeiffer est belle et pleine d'énergie, Matthew Modine jeune et sympathique, Dean Stockwell rigolo en parrain, Mercedes Ruehl (la femme de Jeff Bridges dans "Fisher King") en fait des tonnes mais est marrante.
C'est difficile de faire un film qui soit plus looké 80's que celui-là, on a même l'impression que Demme a voulu mettre toutes les années 80 dedans, de la musique de David Byrne jusqu'aux coupes de cheveux et aux épaulettes. Cela dit, ça fait justement bien vieillir le film, tellement le look eighties est outré. Ça agit un peu comme un doc sur cette époque. Par ailleurs, le film est bourré de trognes de ces années-là : Nancy Travis, Chris Isaak (un pote de Demme), et j'en passe.
Bref, "Veuve, mais pas trop..." n'est pas parfait. Au début, on comprend pas trop le délire, mais plus le film avance, plus ça fonctionne, surtout grâce à quelques scènes de danse où les acteurs sont pleins de naturel. Moi, je dis : au final, c'est super, voilà. Dommage que Demme n'ait pas continué dans cette veine.