« You are confusing bets and marriages, madame. One must always honor a bet. »
titre original | "Valmont" |
année de production | 1989 |
réalisation | Miloš Forman |
scénario | Jean-Claude Carrière, d'après le roman épistolaire "Les Liaisons dangereuses" de Pierre Choderlos de Laclos (1782) |
photographie | Miroslav Ondrícek |
interprétation | Colin Firth, Annette Bening, Meg Tilly, Fairuza Balk, Siân Phillips, Henry Thomas |
versions précédentes | • "Les Liaisons dangereuses", Roger Vadim, 1959, France |
• "Les Liaisons dangereuses", Stephen Frears, 1988 | |
version suivante | "Sexe intentions", Roger Kumble, 1999 |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Échec public, critique et gouffre financier pour Claude Berri producteur.
Jean-Claude Carrière ne suit que d'assez loin la trame originelle et se concentre sur un réalisme des sentiments et une psychologie plus fouillée. Les rajouts du scénariste sont nombreux et toujours brillants (cf. l'étonnante scène de danse).
La marquise de Merteuil (Annette Bening, éblouissante) est plus une femme bafouée à la recherche de vengeance qu'un monstre de perversité (contrairement à la version de Christopher Hampton et Stephen Frears). Le vicomte de Valmont (Colin Firth, idéal) est un amoureux plus qu'un libertin amoral, et Madame de Tourvel apparaît plus juste dans ses souffrances morales et plus incarnée que jamais (Meg Tilly, vibrante).
La mise en scène est celle d'un maître du 7e art : légère, précise, virtuose (la machination lors de la soirée à l'opéra, les retrouvailles des amants, la conclusion en quelques plans rapides et évidents). Forman cite Watteau, Fragonard et apporte un réalisme saisissant aux scènes de foule (rues bondées, taverne glauque...).
L'écrin est somptueux, mais fustige, avec une légèreté feinte, les agissements funestes des êtres sans cœur.
Le dernier plan est magnifique aussi.
Une splendeur.