David Lean goes to Hollywood
titre original | "Summertime" |
année de production | 1955 |
réalisation | David Lean |
scénario | David Lean et H.E. Bates, d'après la pièce "The Time of the Cuckoo" de Arthur Laurents (1952) |
photographie | Jack Hildyard |
musique | Alessandro Cicognini |
production | Ilya Lopert |
interprétation | Katharine Hepburn, Rossano Brazzi, Isa Miranda, Darren McGavin, Mari Aldon |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
David Lean est un sacré bonhomme. À l'aise dans les fresques épiques, il peut tout aussi bien traiter un sujet ténu et lui donner du corps. Cette "Brève rencontre à Venise" repose sur un postulat conventionnel et gras comme un cent de clous, et pourtant la magie opère. On est ému par les amours de cette Américaine assez ordinaire qui fait du shopping, mitraille la moindre pierre de son Kodak et boit du whisky. C'est que David Lean est passé par là et qu'il a su enrichir son film en le ponctuant d'une multitude de détails vrais ou cocasses, de situations inattendues, de notes de tendresse. Un vrai romantisme traverse "Vacances à Venise" - pas de roman-photo sans résonance intérieure - et confère à ce qui n'aurait pu être qu'un océan de platitudes une dimension humaine authentique. Lean sait aussi exploiter un décor comme personne, Venise est présente à chaque minute du film : la Venise des touristes bien sûr, mais aussi celle plus secrète des venelles cachées. Magnifiquement photographiée par Jack Hildyard en Technicolor d'une grande sobriété, Venise vit sous ses yeux au lieu d'être réduite comme d'habitude au statut de carte postale. On ne pouvait enfin trouver mieux pour le rôle de Jane, demoiselle attardée, banale, un peu gauche que cette grande maigrichonne osseuse de Katharine Hepburn.
Le générique de "Vacances à Venise"