titre original | "Hide and Seek" |
année de production | 2005 |
réalisation | John Polson |
interprétation | Robert De Niro, Dakota Fanning, Famke Janssen, Elisabeth Shue, Amy Irving, Dylan Baker, Melissa Leo |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
On peut être inquiet ces derniers temps avant de regarder un film du grand Robert De Niro quant on sait qu’il tourne à peu près tout ce qu’on lui propose. En vérité, on a plutôt une bonne surprise à la vue ce petit film d’épouvante de facture très classique, mais qui bénéficie d’une très bonne réalisation, sachant fort bien installer un climat d'angoisse allant crescendo jusqu’à l’insoutenable.
Le jeu des acteurs est parfait, avec une mention spéciale pour la jeune Dakota Fanning. Parfait pour une bonne petite soirée d’angoisse. Il ne faut pas en attendre plus, mais le film remplit parfaitement sa fonction.
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Le produit industriel qui défie toute critique, toute analyse : une mise en scène fonctionnelle totalement formatée (pas un plan plus long que l’autre, une caméra presque toujours en mouvement…) ; des dialogues brefs, mais toujours explicatifs permettant aux spectateurs de connaître les pensées des personnages ; une musique insipide nappant toutes les scènes ; et surtout, un casting ‘hollywoodien’ dans le pire sens du terme.
Ok pour Amy Irving, parfaitement crédible en bourgeoise malheureuse, l’élégance naturelle de l’actrice faisant le reste. Mais Famke Janssen (ex top model néerlandaise à mitraillette dans "GoldenEye") en psychiatre (oui, en psychiatre !) et Elisabeth Shue en célibataire provinciale… Les demoiselles provoquent finalement plus le rire que la fascination. Shue, notamment, est bien trop belle pour incarner cette petite femme esseulée vivant à l’écart dans un bled paumé. Ridicule.
Pourtant, "Trouble jeu" n’est pas tout à fait mauvais. De Niro est (miraculeusement) sobre dans un rôle sombre et complexe. L’acteur sortait d’une opération grave et semble exténué… Le film baigne dans un climat morbide à la lisière du fantastique. Le suspense est assez haletant, et l’austérité de l’ensemble permet l’apparition de vrais moments de terreur. Terreur d’autant plus marquante qu’elle prend racine dans une utilisation brillante de décors sombres et le plus souvent vides (la cave, la grotte : autant de métaphores criantes et efficaces d’un inconscient inquiétant). Enfin, le film est littéralement emporté par l’interprétation magistrale de Dakota Fanning : teint blafard, yeux globuleux d’une couleur azuréenne, elle apporte à "Trouble jeu" (titre crétin…) une vibration et une douleur remarquables.
Navet sympa ? Peut-être… mais "Trouble jeu" est pourtant devenu un ‘petit’ classique du cinéma hollywoodien des années 2000. Rien de moins.