titre original | "Too Late the Hero" |
année de production | 1970 |
réalisation | Robert Aldrich |
scénario | Robert Aldrich |
photographie | Joseph F. Biroc |
musique | Gerald Fried |
interprétation | Michael Caine, Cliff Robertson, Henry Fonda, Ian Bannen, Ronald Fraser, Harry Andrews, Denholm Elliott, Ken Takakura |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Trop long, et des allures de série B surgonflée. C’est pourtant le dernier film de guerre du gros Bob. L’ultime flop qui ruina son studio.
Aldrich joue à domicile : un film de commando, une mission suicide, une galerie de monstres (Ian Bannen, Ronald Fraser, Harry Andrews…) ; de la lâcheté, du cynisme, du sadisme ; et toujours la peur, la culpabilité et la mort. On pense par moment au bizarre "Fear and Desire" (Stanley Kubrick, 1953), tant les histoires se rapprochent (Gerald Fried faisant le lien entre les deux films).
Henry Fonda, méprisant et méprisable, s’offre une scène d’introduction hilarante avec son ancien partenaire de "Que le meilleur l'emporte" (Franklin J. Schaffner, 1964), Cliff Robertson.
L’écran est tartiné de plans brutaux balancés à la truelle. Esthétiquement, la photo de Biroc est d’une grande laideur. Aucun héroïsme, aucun patriotisme, mais des militaires stupides, brutaux et vicieux (mention spéciale à Denholm Elliott, totalement hallucinant).
Aldrich transforme la jungle en un huis clos étouffant. Le Japonais est décrit comme un militaire réfléchi avec un grand sens de l’éthique (Ken Takakura, remarquable). La mise en scène, impressionnante, détaille avec un cynisme manifeste le délabrement progressif de toute humanité, à l’image des drapeaux du générique qui finissent inexorablement en lambeaux… La guerre est un enfer, l’obéissance, un esclavage.
Un pamphlet anti-militariste mémorable. Un film de Robert Aldrich.
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Aldrich reprend certains thèmes d'"Attaque", transposés ici dans le Pacifique : la folie, la lâcheté, le sadisme... La guerre n'est pour lui qu'un révélateur de caractères. On ne trouve ici ni exaltation, ni condamnation, mais des hommes aux prises avec leur peur. De là la force de la vision d'Aldrich.