titre original | "Star Wars: Episode II - Attack of the Clones" |
année de production | 2002 |
réalisation | George Lucas |
scénario | George Lucas |
musique | John Williams |
interprétation | Hayden Christensen, Ewan McGregor, Natalie Portman, Christopher Lee, Samuel L. Jackson, Frank Oz (voix), Ian McDiarmid, Anthony Daniels, Kenny Baker |
épisode précédent | "La Menace fantôme" (Épisode I) de George Lucas, 1999 |
épisodes suivants | • "La Revanche des Sith" (Épisode III) de George Lucas, 2005 |
• "La Guerre des étoiles" (Épisode IV) de George Lucas, 1977 | |
• "L'Empire contre-attaque" (Épisode V) de Irvin Kershner, 1980 | |
• "Le Retour du Jedi" (Épisode VI) de Richard Marquand, 1983 | |
• "Le Réveil de la Force" (Épisode VII) de J.J. Abrams, 2015 | |
• "Les Derniers Jedi" (Épisode VIII) de Rian Johnson, 2017 | |
• "L'Ascension de Skywalker" (Épisode IX) de J.J. Abrams, 2019 |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Qu'il est long le chemin qui mènera le petit blondinet Anakin Skywalker au diabolique Dark Vador ! "L'Attaque des clones" s'attarde sur l'adolescence du jeune apprenti Jedi, celui en qui Qui-Gon Jinn (Liam Neeson), dans l'épisode précédent, voyait l'élu, celui qui ramènerait pour toujours la paix dans la galaxie. C'est désormais Obi-Wan-Kenobi (Ewan McGregor) qui a en charge l'initiation du très doué Anakin (Hayden Christensen). Très doué sans doute, mais aussi mû par des pulsions qu'il n'arrive pas à bien contrôler.
Sexuelles tout d'abord, ce qui est bien normal vu son âge et son penchant pour la très belle Padmé (Natalie Portman), qui l'a pourtant connu enfant alors qu'elle était jeune adulte. Mais aussi des penchants plus sombres et tourmentés, qui dénotent un tempérament querelleur, ombrageux et avide de pouvoir, très peu en phase avec la philosophie Jedi.
Pour bien montrer cette évolution duale du futur Dark Vador, George Lucas, toujours aussi emprunté dans sa direction d'acteurs, a choisi en Hayden Christensen un quasi débutant au charisme limité, à qui il a demandé imprudemment de jeter en permanence des regards noirs appuyés par des roulement de pupilles que n'aurait pas reniés le Christophe Lambert des grandes années. On frise souvent le ridicule au milieu de ce space opera qui devient de plus en plus abscons et répétitif, mais que viennent heureusement un peu égayer les magnifiques graphismes illustrant les différentes planètes de la galaxie Star Wars.
C'est malgré tout bien maigre pour une saga si vénérée, qui dévoile, dans ce cinquième épisode, le manque d'imagination scénaristique incurable d'un George Lucas semblant incapable de sortir d'un schéma narratif répété à l'envi et d'un emprunt systématique aux genres (ici les combats de gladiateurs après la course de chars dans "La Menace fantôme") ou aux films prestigieux ("Metropolis" de Fritz Lang). Même l'enthousiasme d'Ewan McGregor hyper impliqué dans l'épisode précédent semble s'émousser. C'est dire si le notre est en berne.
Les espoirs nés de "La Menace fantôme" sont donc très vite déçus, Lucas étant rattrapé par ses vieux démons marketing qui l'ont poussé à mettre en route une nouvelle trilogie, alors que l'éclosion de Dark Vador aurait sans doute tenu en un seul film. Le box-office s'en est ressenti, marquant une décrue de 30 %. La même année, des films comme "Spider-Man" ou "Le Seigneur des anneaux : Les Deux Tours" accusent encore l'écart créatif qui se creuse désormais entre un Lucas dénué de sens poétique et pétri de certitudes, et des réalisateurs talentueux qui, en sus de savoir comme lui diriger un projet d'envergure, y ajoutent des ambitions artistiques sincères qu'ils mettent au service d'une industrie en tentant de ne pas trop se renier.
La chronique de Gilles Penso