The Worst. Movie. Ever. And a masterpiece for some people.
titre original | "Showgirls" |
année de production | 1995 |
réalisation | Paul Verhoeven |
scénario | Joe Eszterhas |
photographie | Jost Vacano |
musique | David A. Stewart |
interprétation | Elizabeth Berkley, Kyle MacLachlan, Gina Gershon, Robert Davi |
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
La superproduction de tous les excès.
Pour beaucoup, le plus grand film d'exploitation jamais produit par un grand studio.
Au départ, débauche de sexe, de saphisme, de mauvais goût, de jeu outrancier, de chorégraphies immondes, de satire hypertrophiée (les singes se maquillant à la place des danseuses, les innombrables visages retouchés au bistouri)...
À l'arrivée, curée critique, flop commercial, effondrement de la Carolco, suicide artistique d'Elizabeth Berkley et triomphe aux Razzie Awards.
Et pourtant, dès le début, quelques voix défendirent ce monument de vulgarité, Jacques Rivette ("La Religieuse", "Ne touchez pas à la hache") déclarant par exemple : « "Showgirls" est un des plus grands films américains de ces dernières années, c'est le meilleur film américain de Verhoeven et le plus personnel. »
Aujourd'hui, cet objet-monstre est célébré, considéré comme un film culte et (presque) comme un classique, ce portrait à charge de l'Amérique apparaissant plus compréhensible et acceptable un quart de siècle après sa réalisation. Certaines critiques sont même revenues avec repentance sur leur avis négatif de 1995. *
Subjectivement, on peut toujours déplorer le manque d'humour de Verhoeven, le choix délibéré de faire de tous ses personnages des salauds **, le manque d'élégance de la mise en scène et, surtout, le côté nauséabond dans la dénonciation de l'exploitation du corps de la femme... en filmant, sous tous les angles, le corps d'une jeune actrice de 22 ans !
Ce qui est sûr, c'est que rien n'est consensuel dans ce 'Camp Classic'.
La superproduction de tous les excès.
* Jean-François Rauger du Monde avait écrit à la sortie : « Le vide, même avec la conscience de la vacuité, reste le vide. ». Des années plus tard, il déclarera : « Il y a à la fois du vrai et du faux dans cette phrase. Oui, Verhoeven dépeint le vide de Las Vegas, et j’avais le sentiment qu’il n’y avait que du vide à l’écran. Or, le film n’est pas vide du tout… »
** Le seul personnage 'pur' de "Showgirls" (la copine noire de Nomi) finira sauvagement violée par un Michael Bolton du pauvre et par son armée de gardes du corps sadiques !
"Goddess: The Fall and Rise of Showgirls"
documentaire américain de Jeffrey Schwarz sur le film de Verhoeven
Les films de Paul Verhoeven © Faboolis