Les rapports, avec le cinéma, de l'ancien acteur devenu président des États-Unis
♦ Géopolitique et "Star wars"
La rhétorique présidentielle concernant la géopolitique et "Star wars", dont Ronald Reagan est un grand fan, sont en phase. Le film de George Lucas devient en effet source d'inspiration pour celui qui garda le surnom "le Tricheur" après avoir joué le rôle, en 1940, de George The Gipper Gipp (Georges le Tricheur) dans le film "Knute Rockne All American". |
• "La guerre des étoiles" désigne le programme américain de défense antimissiles nommé officiellement "Initiative de défense stratégique" (IDS), lancé le 23 mars 1983 par Ronald Reagan.
Il s'agit d'un projet de réseau de satellites dont le rôle serait la détection et la destruction de missiles balistiques lancés contre les États-Unis, qui seraient ainsi protégés des armes nucléaires par un "bouclier spatial" qui les dévierait.
L'Union soviétique ne peut pas suivre, abandonne la course aux armements et consent à négocier. Clinton renoncera à l'IDS en 1993 et c'est Bush fils qui le réalisera (décembre 2001).
George Lucas, le créateur de la saga "Star Wars", s'était battu énergiquement contre l'utilisation de la dénomination « Guerre des étoiles » pour le programme IDS par la presse. Il fait même paraître à l'époque un film sur le sujet.
• L'expression "Empire du Mal" servit parfois à Ronald Reagan pour désigner l'Union soviétique pendant son mandat durant la guerre froide.
Cette expression fut la première fois utilisée, sous une forme détournée, par Ronald Reagan, le 8 juin 1982, lors d'un discours à la Chambre des communes du Royaume-Uni.
L'expression exacte fut prononcée la première fois dans un discours à Orlando le 8 mars 1983 devant l'Association nationale des évangéliques mettant en garde contre la tentation « de renvoyer les deux parties dos à dos, d'ignorer les faits de l'Histoire de et les tendances agressives d'un Empire du Mal en qualifiant la course aux armements de malentendu. »
Rappel : le terme "'Empire" désigne, dans le film, ce qui est du « côté obscur de la Force » (le Mal) et combattu par l'Alliance rebelle, qui est, elle, du côté de la Force (le Bien).
♦ Le rétablissement de la domination des majors
L'administration de Reagan permet une nouvelle phase d'intégration verticale des majors en annulant le "décret anti-trust Paramount" de 1948. * Il devient désormais possible pour les studios d'acquérir des canaux de diffusion (cinémas, chaînes de télévision...), et ils concentrent alors en leur sein toutes les phases d'exploitation des biens audiovisuels, c'est-à-dire la production, la distribution et la diffusion. |
* Il s'agit de la décision de la Cour suprême des États-Unis "United States v. Paramount Pictures, Inc. 334 US 131 (1948)", aussi connue sous les termes de "procès antitrust de Hollywood", "décision Paramount" ou "décret Paramount".
La Cour estima que les pratiques des studios, qui détenaient leurs propres circuits de distribution, leurs propres chaînes de cinéma et négociaient des droits d'exploitation exclusifs, étaient en violation des lois interdisant certaines formes de restrictions verticales.
Dans le domaine du droit de la concurrence, cette décision fit jurisprudence pour les cas ultérieurs de contestation des formes d'intégration verticale. Pour le cinéma, cette décision marqua la fin définitive du studio system, déjà sérieusement contesté.