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"Robot & Frank"

Robot & Frank - affiche

titre original "Robot & Frank"
année de production 2012
réalisation Jake Schreier
interprétation Frank Langella, Liv Tyler, Peter Sarsgaard, Susan Sarandon, Jeremy Sisto
récompense Prix Alfred P. Sloan au festival du film de Sundance 2012

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

"Robot & Frank" propose une rafraîchissante mais lucide réflexion sur le devenir de nos sociétés modernes, qui plongent les individus dans la solitude, notamment les plus anciens rétifs à un progrès qui avance tellement vite qu'il vous relègue au rang de has been en moins d'une génération si vous n'y prenez garde.

Frank, ancien cambrioleur à la retraite, commence à tutoyer Madame Alzheimer et se laisse aller dangereusement, passant son temps à draguer la bibliothécaire (Susan Sarandon) de son bled et à chaparder dans le magasin de bibelots du coin. C'est un robot offert par son fils qui va lui redonner goût à la vie, en l'aidant à retrouver des réflexes perdus qui vont réveiller la petite ville endormie.

Fort agréablement dessiné, le robot vu par Jake Schreier laisse entrevoir le bon côté d'une technologie enfin mise au service de l'homme, qui sera toujours mieux chez lui assisté par une petite machine sur pattes à la bouille sympathique que dans une maison de retraite où, en compagnie d'autres congénères aussi décrépis que lui, il se laissera aller jusqu'à une douce lobotomie qui ne porte pas son nom.

Cocasse, le film propose juste ce qu'il faut de rebondissements pour nous divertir en nous faisant miroiter quelques côtés romantiques attractifs de la perte de mémoire, comme la possibilité de reconquérir une nouvelle fois son ex-épouse.

Frank Langella, grand acteur un peu sous-estimé malgré une carrière méritoire de second rôle, s'en donne à cœur joie tout en conservant une sobriété qui fait tout le charme de ce film, qui a fait son petit effet au festival de Sundance.

À noter la présence toujours agréable d'une Susan Sarandon séduisante en diable qui porte, allègrement et sans botox excessif, sa joyeuse soixantaine.