titre original | "Steel Magnolias" |
année de production | 1989 |
réalisation | Herbert Ross |
musique | Georges Delerue |
interprétation | Sally Field, Dolly Parton, Shirley MacLaine, Daryl Hannah, Olympia Dukakis, Julia Roberts, Tom Skerritt, Sam Shepard, Dylan McDermott |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Herbert Ross, disparu en 2001, est aujourd'hui un cinéaste un peu oublié, sans doute à cause d'un style pas facilement identifiable et d'un certain manque de hardiesse dans le choix de ses sujets. Ancien danseur puis chorégraphe, Ross s'essayera à plusieurs reprises à la comédie musicale sans grand succès, et c'est dans le mélo qu'il réalisera son meilleur travail avec ce "Potins de femmes", tiré d'une pièce à succès, "Steel Magnolias" de Robert Harling.
D'aucuns trouveront le film trop bavard et dégoulinant de bons sentiments, mais il faut reconnaître à Ross le mérite d'avoir su s'entourer d'actrices formidables qu'il a laissé libres de s'ébattre à l'écran, un peu trop même pour Shirley MacLaine que l'on avait connue plus sobre. Ce type de film typiquement américain est hors de portée de nos réalisateurs qui, dès qu'ils s'y essaient, se plantent dans les grandes largeurs, n'ayant pas la naïveté nécessaire à la crédibilité de scénarios hautement improbables tellement la réalité des rapports humains est différente de ce qui nous est proposé sur l'écran.
Mais de temps à autre, il peut être agréable de voir la vie telle que l'on voudrait qu'elle soit. Et c'est vrai qu'il fait bon se retrouver dans ce petit salon de coiffure improvisé dans un garage d'une bourgade de Louisiane (Nachitoches) où un petit groupe de femmes, voisines de quartier, viennent se consoler de leurs petits malheurs quotidiens et de leurs bleus à l'âme. On n'est pas avec Herbert Ross dans la flamboyance des mélos à la Douglas Sirk, mais dans l'approche prosaïque du quotidien de nos vies qui peuvent aussi verser dans le tragique avec la mort d'un enfant. Comme tout bon réalisateur hollywoodien, Ross s'y entend à merveille pour nous tirer les larmes grâce au concours d'une Julia Roberts au seuil de sa gloire et d'une Sally Field toujours aussi bouleversante dans l'émotion.
Le film, un peu indigeste au début tellement Ross semble maladroit pour introduire son propos, vaudra quelques récompenses à ses actrices, et c'était bien le moins tellement elles y vont de bon cœur, notamment une Dolly Parton beaucoup plus connue pour ses qualités de chanteuse country et son volume mammaire qu'il nous est donné ici d'appréhender sous ses meilleurs auspices.