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"Malavita"

Malavita - affiche

titre original "The Family"
année de production 2013
réalisation Luc Besson
scénario Luc Besson et Michael Caleo, d'après le roman éponyme de Tonino Benacquista (2004)
photographie Thierry Arbogast
musique Evgueni Galperine et Sacha Galperine
interprétation Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Dianna Agron, John D'Leo, Tommy Lee Jones

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

Luc Besson aime l'argent, De Niro aime l'argent, Michelle Pfeiffer sans doute aussi (elle a au moins l'excuse de ne plus trouver d'emploi depuis quinze ans). Quand le frenchy malin, qui a ses entrées à Hollywood, propose à De Niro le bon coup, il sait que depuis quinze ans, l'acteur culte de Scorsese, un peu à la manière de Depardieu, se commet dans tous les nanars qui lui permettent de faire tourner la cash machine, en se contentant le plus souvent de s'auto-parodier. Ça tombe bien, c'est exactement ce que lui propose Besson avec "Malavita".

Le réalisateur-producteur sait que la mode actuelle à Hollywood est la réunion parodique d'acteurs cultes des films d'action des années 80. Le plus bel exemple étant donné par la franchise "Expendables" initiée par Sylvester Stallone en personne. Mais là où Stallone et ses potes (Willis, Schwarzenegger, Van Damme...) font régner une ambiance bon enfant et décontractée qui ne manque jamais de se moquer des facultés perdues de nos super héros des eighties, Besson, toujours aussi poète, se veut acide et méchant, essayant au passage de profiter de l'affrontement entre yankees et culs-terreux normands pour faire passer en douce son mépris du petit peuple qui a pourtant fait son succès.

Tonino Benacquista, l'auteur de polars dont "Malavita" est inspiré du roman éponyme, n'a vraiment pas de chance avec le cinéma, les films tirés de ses livres étant jusqu'alors médiocres, voire calamiteux ("La boîte noire", "Les morsures de l'aube"). Besson, qui a dû passer en tout deux heures à la rédaction du scénario, accumule les poncifs et la vulgarité, sans parler des emprunts plus ou moins heureux comme l'obsession de De Niro pour obtenir de l'eau claire au robinet de sa villégiature forcée, un peu à la manière de Jeff Bridges dans "The Big Lebowski" en quête du quidam qui a pissé sur son tapis.

La seule bonne trouvaille de cette infamie est bien sûr la séance au ciné-club, où De Niro assiste, ému, à la projection de l'un de ses derniers grands faits d'arme au cinéma, "Les Affranchis".

Quand il se plaindra à nouveau des procès d'intention qui lui sont faits par la critique, Besson ferait bien de s'infliger une projection de "Malavita", ça lui remettra peut-être les idées en place. Mais soyons sûrs qu'il n'en n'a cure, seul le compte d'exploitation du film, ici positif, étant important à ses yeux.

Malavita - générique