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"Les Mains qui tuent"

Les mains qui tuent - affiche

titre original "Phantom Lady"
année de production 1944
réalisation Robert Siodmak
scénario Bernard C. Schoenfeld, d'après le roman de Cornell Woolrich (sous le nom de William Irish)
photographie Elwood Bredell
interprétation Franchot Tone, Ella Raines, Alan Curtis, Aurora Miranda, Thomas Gomez, Fay Helm, Elisha Cook Jr., Andrew Tombes

Pour : Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

"Les Mains qui tuent" représente un aboutissement, une sorte de sommet du film noir américain. Utilisant une palette de symboles (le leit-motiv des mains, l'asphalte mouillé des rues nocturnes de la grande ville, l'absence de musique qui est remplacée par des bruitages créant un climat insolite et palpable), le film est un prolongement parfait, un résumé épuré des leçons de l'expressionnisme allemand. À cet égard, la photographie est éloquente : clairs-obscurs, tâches sombres qui parsèment un décor blanchâtre, éventail de gris et de noir portant description du New York nocturne, contrastes violents quand le metteur en scène nous fait pénétrer dans un "cabaret" nocturne, ombres qui se déploient... La lumière devient acteur à part entière et contribue à créer ce climat malsain, parfois irréel, souvent morbide. Siodmak a soigné son film et retrouve des thèmes chers : pourriture morale de la grande ville, dégénérescence humaine qui aboutit à un constat social incisif. En cela, "Les Mains qui tuent" est une œuvre achevée qui parle d'elle-même comme le ferait un cauchemar vivant qui vous poursuit insidieusement au beau milieu d'une journée ensoleillée.

Contre : Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

"Les Mains qui tuent", incompréhensiblement tiré d'un juste oubli par divers critiques anglo-saxons qui le portèrent aux nues pendant les années soixante-dix, n'est sauvé que part quelques morceaux de bravoure d'une totale gratuité, ainsi ce solo de batterie orgiaque dans lequel Elisha Cook Jr. exprime, si l'on peut dire, son désir pour Ella Raines (c'est le genre de scène qu'on peut apprécier au détour d'un nanar obscur dont on n'attendait rien, et non d'un prétendu chef-d'œuvre méconnu).

Robert Siodmak et Ella Raines

"Les Mains qui tuent" est la première collaboration du réalisateur allemand avec l'actrice américaine. Suivront "Le Suspect", "The Strange Affair of Uncle Harry" et "Time Out of Mind".

Le générique des "Mains qui tuent"

Les mains qui tuent - générique