Menu Fermer

"Le Diable, tout le temps"

Le Diable tout le temps - affiche

titre original "The Devil All the Time"
année de production 2020
réalisation Antonio Campos
scénario Antonio Campos et Paulo Campos, d'après le roman éponyme de Donald Ray Pollock (2011)
photographie Lol Crawley
musique Danny Bensi et Saunder Jurriaans
interprétation Bill Skarsgård, Tom Holland, Jason Clarke, Robert Pattinson, Mia Wasikowska, Donald Ray Pollock (voix)

La critique de Didier Koch pour Plans Américains

"Le Diable, tout le temps" est une production Netflix sortant quelque peu des sentiers battus caractérisant la plate-forme qui, de manière générale, souhaite maintenir sa clientèle dans un univers où elle ne sera pas trop bousculée, trouvant sur son site favori ce qu’elle est habituée à visionner sur toutes les chaînes mainstream.

Antonio Campos, jeune réalisateur encore relativement inexpérimenté, adapte le roman éponyme, paru en 2001, de Donald Ray Pollock, écrivain à la vocation tardive. Situé en Virginie Occidentale, l’intrigue suit le destin tragique et le plus souvent criminel de quelques individus œuvrant dans un périmètre relativement restreint, dont les parcours vont s’entrecroiser tout au long de ce qui s’avérera être une boucle fatale où la religion et la culpabilité auront beaucoup à voir. De manière plutôt appuyée, le film, comme l’indique son titre, démontre que rien n’est totalement dû au hasard et que les mauvaises ondes finissent toujours par interférer. Ceci semble d’autant plus vrai aux États-Unis où le fanatisme religieux prépare les esprits à la culpabilité et à la transgression pouvant en découler, y compris à la plus perverse.

Entouré d’une brochette d’acteurs assez représentative des talents du moment avec, en chef de file, Robert Pattinson, secondé par Mia Wasikowska, Bill Skarsgård, Tom Holland, Harry Melling ou encore Jason Clarke, Antonio Campos déroule de manière appliquée les situations tour à tour provocantes, repoussantes ou horrifiantes, sans toutefois parvenir à transcender son propos par une explication sociologique qui permettrait d’envisager une manière de sortir de cette boucle infernale qui condamne certains à être « le diable tout le temps ».

Une sorte de catalogue plutôt bien mené, même s'il est un peu convenu et paradoxalement trop sage. Mais surtout manque le petit grain de génie d'un Abel Ferrara dont le catholicisme dévoyé parcourt son "Bad Lieutenant" désespéré incarné par Harvey Keitel, ou encore celui qu’un Lars Von Trier injecte dans "The House that Jack Built" (2018) avec, devant sa caméra, un Matt Dillon génial tenant la baraque presque à lui seul et retrouvant, dans la scène finale dantesque, un Bruno Ganz livrant sa dernière prestation.

Le Diable tout le temps - affiche

Le Diable tout le temps - générique