titre original | "The Nightcomers" |
année de production | 1971 |
réalisation | Michael Winner |
scénario | Michael Hastings, d'après les personnages du roman "Le Tour d'écrou" de Henry James |
photographie | Robert Paynter |
musique | Jerry Fielding |
production | Michael Winner |
interprétation | Marlon Brando, Stephanie Beacham, Harry Andrews |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Une œuvre originale qui s'achève là où commence le célèbre roman d'Henry James, "Le Tour d'écrou". Atmosphère pesante et envoûtante malgré les échappées dans la campagne anglaise et présence écrasante de Marlon Brando.
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Variation sur "Le Tour d’écrou" de Henry James, "Le Corrupteur" n’existe plus aujourd’hui que par et pour Marlon Brando. La mise en scène de Michael Winner reste superfétatoire (zooms intempestifs, raccords violents…), la photographie peu enthousiasmante et les effets spéciaux bâclés (la séquence du cerf volant). Même Jerry Fielding ne parvient pas à tirer son épingle du jeu. En se posant comme une préquel au sublime "Les Innocents" de Jack Clayton, il y avait beaucoup à perdre à la comparaison, et Winner (excellent technicien au demeurant mais dénué d’une quelconque personnalité) est principalement connu pour avoir été l’homme à tout faire de Bronson ("Un justicier dans la ville"…).
Mais cela importe peu finalement : "Le Corrupteur", c’est Marlon Brando. Plus qu’un acteur, l’artiste y est plus que jamais créateur. L’accent Cockney de Quint, la casquette ne parvenant jamais à dissimuler la longue chevelure animale, le corps lourd et gras toujours serré dans de poisseuses guenilles. Et toujours cette énergie sidérante qui explose violemment libérant quelques tornades rageuses. Les courses à travers bois, les éclairs de violence, les appétits insatiables (sexe et alcool). Basculant de l’immonde au grotesque, du monstrueux au pathétique et capable d’autant de cruauté que de tendresse : le Quint de Brando demeure troublant.
Une production médiocre transcendée par la création grandiose d’un artiste de génie.
La chronique de Gilles Penso