Remake de "Tueurs de dames"
titre original | "The Ladykillers" |
année de production | 2004 |
réalisation | Joel Coen et Ethan Coen |
scénario | Joel Coen et Ethan Coen |
photographie | Roger Deakins |
musique | Carter Burwell |
interprétation | Tom Hanks, Irma P. Hall, J.K. Simmons |
récompense | Prix du jury pour Irma P. Hall au festival international du film de Cannes 2004 |
version précédente | "Tueurs de dames", Alexander Mackendrick, 1955, Royaume-Uni |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
On attendait mieux des frères Coen, même s'ils ont situé l'action en Amérique et non plus en Angleterre, prétexte à une satire toujours corrosive du Nouveau Monde et à une peinture d'idiots et de dégénérés dans laquelle les deux frères excellent.
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Avec "Ladykillers" tourné en 2004, les frères Coen viennent à bout de ce qui sera leur trilogie comique. Si les trois films ont été rentables financièrement, on peut affirmer qu’hormis "O’ Brother", cet intermède n’aura pas livré que des chefs-d’œuvre. Ce film de commande, remake éponyme du célèbre film d’Alexander MacKendrick (1955) avec les cabots géniaux que pouvaient être Alec Guinness ou Peter Sellers, devait être au départ réalisé par Barry Sonnenfeld, l’ancien chef-opérateur des deux frères à leurs débuts. Devant se contenter d’écrire le scénario, ils ont accepté de le mettre en scène quand Sonnenfeld est parti sur un autre projet. Profitant de l’occasion, ils ont débauché Tom Hanks avec lequel ils avaient déjà envisagé de travailler.
Respectant assez rigoureusement les grandes lignes narratives de l’original en se contentant d’en dépayser l’action de l’Angleterre au Mississippi, les Coen ont essayé malgré tout d’imprimer un peu de leur pattes sur l’esthétique du film. Cette histoire de hold-up souterrain loufoque s’avère un peu lourde, même si l’on appréciera la prestation de Tom Hanks en escroc lettré et précieux qui se lâche, comme le veut la tradition quand un acteur connu rejoint l’univers des Coen, celle de la comédienne de théâtre Irma P. Hall, impayable en fervente croyante baptiste qui croit mener tout son monde mais se fait berner par la bande d’ectoplasmes qui creusent un tunnel dans sa cave, et enfin celle aussi très gratinée de J.K. Simmons, accessoiriste à la gomme, accoutré d’un short colonial et de bacchantes du meilleur effet.
Si le film et ses acteurs dégagent une réelle sympathie, on peut se demander si ce remake était vraiment utile dans la filmographie des deux auteurs que sont Ethan et Joel Coen.
Le générique de "Ladykillers" conçu par Randall Balsmeyer et J. John Corbett, Big Film Design