"La Garçonnière"

titre original	"The Apartment"
année de production	1960
réalisation	Billy Wilder
scénario	Billy Wilder et I.A.L. Diamond
photographie	Joseph LaShelle
musique	Adolph Deutsch
interprétation	Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Fred MacMurray
récompenses	• Oscar du meilleur film
	• Oscar du meilleur réalisateur
	• Oscar du meilleur scénario original
	• Oscar de la meilleure direction artistique en noir et blanc
	• Oscar du meilleur montage
	• Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour Shirley MacLaine à la Mostra de Venise 1960

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Le ton est léger, le mode mineur. Mais qu'on ne s'y trompe pas : sous des airs badins et moqueurs, derrière le paravent du vaudeville, se cache une âpre critique de l'American way of life. Pour Wilder, la société américaine est inhumaine, broie l'individu (témoin cette salle gigantesque aux milliers de bureaux où chaque employé est une créature indistincte soudée à sa machine), propose un modèle de réussite ignoble impliquant arrivisme et compromission, pousse à l'égoïsme plus qu'à la quête du bonheur, à la consommation de biens plus qu'au don de soi. "La Garçonnière" dit ces choses graves mais avec bonne humeur. Que le spectateur se rassure : ce constat sociologique amuse constamment. En outre, il s'agit d'un film profondément optimiste puisqu'il propose d'autres valeurs à substituer à celles, erronées, que tente d'imposer la société américaine : agir en fonction de sa propre vérité, s'oublier dans un amour sincère [...] La forme épouse harmonieusement le fond, la Panavision épinglant l'individu au cœur d'un espace trop vaste qui le dépasse, et le noir et blanc soulignant la grisaille de la vie des personnages. Jack Lemmon est toujours aussi bon en hurluberlu épris de conformisme. Sa partenaire, Shirley MacLaine, au naturel peu commun, donne tout le relief nécessaire à son personnage quotidien mais pathétique. Le chef-d'œuvre de la période "rose" de Billy Wilder.