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"L'Homme à l'affût"

homme à l'affût - affiche

titre original "The Sniper"
année de production 1952
réalisation Edward Dmytryk
scénario Harry Brown, d'après une histoire de Edna Anhalt et Edward Anhalt
photographie Burnett Guffey
musique George Antheil
production Stanley Kramer
interprétation Adolphe Menjou, Arthur Franz, Gerald Mohr, Marie Windsor

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Stanley Kramer l'engage [Edward Dmytryk] pour tourner quatre films, dont le premier, "L'Homme à l'affût", reste probablement son chef-d'œuvre. Arthur Franz y campe un extraordinaire tueur névropathe, solitaire obsédé par sa haine des femmes, dont il ne peut accepter l'indifférence, réelle ou supposée. Le meurtre d'une femme au fusil à mire télémétrique, la mort d'un témoin, tombant du haut d'une immense cheminée, l'acharnement du protagoniste, dans une fête foraine, à mettre dans le mille afin de faire dégringoler de façon répétée une infortunée jeune femme dans une piscine, la fin, avec une surprise antidramatique, autant de moments mémorables qui possèdent une force sadomasochiste assez malsaine, mais incontestable. En revoyant le film aujourd'hui, on est frappé par la misogynie, latente ou ouverte, qui s'y exprimer à travers les propos, les attitudes, dans tout le contexte de la vie quotidienne. Le comportement du tueur finit par apparaître comme une manifestation extrême et pathologique, mais au fond logique, de l'idéologie sexuelle ambiante. A cet égard, la scène de la fête foraine fournit un parfait exemple d'exutoire, socialement sanctionné, aux pulsions misogynes sadiques. Le film, un peu à son insu sans doute, nous offre un portrait non pas seulement d'un cas, mais de toute une société malade, aliénée dans ses rapports humains.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Intelligent portrait d'un tueur psychopathe. Menjou est excellent en flic négligé et peu sympathique, mais devinant l'origine des meurtres.