titre original | "Jimi: All Is by My Side" |
année de production | 2013 |
réalisation | John Ridley |
scénario | John Ridley |
interprétation | André Benjamin |
"L'histoire du rock racontée à travers les biopics"
Extrait de l'article de Régis Dubois (Le sens des images)
Bonne surprise que ce "Jimi : All Is by My Side" sorti en 2013 et réalisé par un scénariste afro-américain, celui de "12 Years a Slave" entre autres. La ressemblance entre l’acteur, André 3000 (fondateur du groupe hip-hop OutKast) et le musicien noir est troublante, surtout dans sa manière de bouger et de jouer, et jusque dans la voix. La reconstitution du Swinging London est aussi particulièrement soignée (coiffures, tenues, décors), ainsi que la réalisation. Le récit évoque l’année 1966 durant laquelle Hendrix voit sa carrière décoller sous la houlette du bassiste des Animals, Chas Chandler, qui le fit venir en Angleterre pour le produire et le faire enregistrer avec Noël Redding (à la basse) et Mitch Mitchell (à la batterie) au sein du Jimi Hendrix Experience. L’une des scènes peut-être les plus intéressantes est celle où la future rock star est contrôlée par des bobbies qui supportent mal de voir un Noir au bras d’une jeune fille blanche. Une manière de rappeler une réalité qu’on occulte souvent, tant Hendrix semble venir d’une autre planète : en 1966, le racisme anti-noir était une réalité violente, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe. L’autre aspect intéressant du film est la relation de Jimi avec son père, son passé et ses racines afro-américaines, souvent minimisées elles aussi. Pour le reste, on ne peut que déplorer le fait, là encore, qu’il n’y ait aucune chanson d’Hendrix dans la B.O. Et c’est même carrément frustrant. Heureusement, il reste quelques standards de blues joués à la manière du voodoo child. Le réalisateur explique d’ailleurs avoir resserré son intrigue à la seule année 66, époque où le chanteur ne faisait encore que des reprises, parce qu’il ne parvint pas à acquérir les droits musicaux. Étonnant quand même qu’il ait fallu attendre si longtemps pour qu’un « biopic » sur le plus célèbres des guitar hero ait été réalisé. Malheureusement, le film reçut un accueil très mitigé. Dommage, il méritait mieux.