titre original | "Interiors" |
année de production | 1978 |
réalisation | Woody Allen |
scénario | Woody Allen |
photographie | Gordon Willis |
production | Charles H. Joffe (et Jack Rollins, non crédité) |
interprétation | Kristin Griffith, Mary Beth Hurt, Richard Jordan, Diane Keaton, E.G. Marshall, Geraldine Page, Maureen Stapleton, Sam Waterston |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Brutal changement de registre pour Woody Allen avec ce film. On le prenait pour le nouveau grand comique, on découvre un disciple de Bergman. Intimiste, le film est aussi un constat sociologique intéressant. Constat d'un monde qui s'achève avec le suicide de la mère, vision pessimiste de la société, intérêt pour la psychanalyse. Ici, Woody Allen ne fait plus rire, et certains se demanderont si, du coup, il n'est pas moins profond.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Comme dans Tchekhov, et avant "Hannah et ses sœurs", Woody Allen traite des rapports de trois sœurs dans son premier film dramatique. Insécurité, jalousies, rancunes, névroses diverses, suicide sont parmi les ingrédients de ce drame d'intellectuels, tous plus ou moins obsédés par leur rapport à l'écriture. Le même monde que dans les comédies de Woody Allen, gags et bons mots en moins. Une mise en scène ascétique et immaculée.
Critique extraite du Dictionnaire des films de Georges Sadoul
On a beaucoup trop parlé de Bergman à propos de cette histoire d'une femme d'un goût "exquis" comme on dit, puisqu'elle est décoratrice, et qui prétend harmoniser son intérieur (trois filles et un mari au foyer) comme les intérieurs d'un studio, pour ne pas rendre à Woody Allen ce qui lui appartient. C'est-à-dire ce film tout entier, dans ses tonalités glacées comme dans l'irruption de cette femme "vulgaire" et tapageuse, Pearl (Maureen Stapleton), qui vient tout ravager avec la belle inconscience de la vie triomphante. Tout : aussi bien ce foyer parfaitement réglé que, avec ses robes criardes, l'harmonieux arrangement de tons qui baigne tout le film. Pearl ne serait-elle pas un nouvel autoportrait du corrosif Woody Allen ?
Woody Allen et Diane Keaton
"Intérieurs" est la quatrième collaboration du réalisateur avec l'actrice, après "Woody et les robots", "Guerre et Amour" et "Annie Hall". Suivront "Manhattan", "Radio Days" et "Meurtre mystérieux à Manhattan".