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"Greetings"

Le premier succès de Brian De Palma

Greetings - affiche

titre original "Greetings"
année de production 1968
réalisation Brian De Palma
scénario Charles Hirsch et Brian De Palma
montage Brian De Palma
photographie Robert Fiore
production Charles Hirsch
interprétation Jonathan Warden, Robert De Niro, Gerrit Graham
 
récompense Ours d'argent au festival international du film de Berlin 1969

Extrait de l'analyse des débuts new-yorkais de Brian De Palma par Romain Desbiens

De Palma venait de recevoir une bourse du studio Universal pour faire partie d'un groupe de jeunes talents. Il proposa une idée pour un film tirée de l'affaire Charlie Starkweather [...] Mais finalement, le studio se désintéressa des idées du groupe. Charles Hirsch, qui travaillait pour le studio à New York, proposa à De Palma de produire un petit film, sans Universal.

Avec vingt-cinq mille dollars de budget environ, commencé en 16mm puis repris en 35 à cause d'une caméra défectueuse, son troisième long-métrage intitulé "Greetings" (1968) voyait le jour. C'était l'histoire de trois personnages, Paul Shaw (Jonathan Warden), Jon Rubin (Robert De Niro) et Lloyd Clay (Gerrit Graham) qui s'efforçaient d'échapper à leur incorporation militaire pour la guerre du Vietnam. Paul se faisait passer pour un homosexuel, Jon prétendait faire partie d'une organisation paramilitaire secrète, tandis que Lloyd n'eut pas besoin de subterfuge pour se faire percevoir comme un indésirable aux yeux de l'armée. Réalisé en deux semaines avec beaucoup d'improvisations de la part des acteurs, le film reflétait l'esprit des années soixante : la révolution sexuelle, l'appel pour le Vietnam et l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Dans l'attente des décisions pour le service au Vietnam, chaque personnage se défoulait à sa manière, ainsi, Lloyd Clay était à la recherche de la preuve d'une conspiration contre JFK.

La version officielle de cet évènement qui choqua l'Amérique fut effectivement beaucoup remise en cause, notamment par des personnes qui cherchaient à prouver qu'il s'agissait d'un complot à plus haute échelle. Lors de cette visite pré-électorale, à Dallas le 22 novembre 1963, le cortège avec la limousine présidentielle décapotée traversait la ville à petite vitesse, salué par la foule amassée, quand les coups de feu éclatèrent. Le "film Zapruder" (film amateur du nom de celui qui enregistra les images), à présent connu dans le monde entier, ne durait que quelques secondes, mais montrait les terribles derniers instants du président [...] Le film Zapruder fut réquisitionné pour l'enquête et les premières images étaient parues sous forme de photographies en série dans Life magazine. Chaque cliché pouvait être analysé, et ceux qui adhéraient à la théorie du complot les étudiaient en y trouvant des anomalies, notamment dans les mouvements de têtes de Kennedy.

Plus tard, cela inspirerait "Blow Out" à De Palma, où le personnage de Travolta, Jack Terri, photographiait chaque photogramme de l'assassinat dont il était le témoin, et en créait un film pour découvrir l'origine du coup de feu.

Dans "Greetings", il y avait notamment une scène étonnante où Lloyd expliquait le trajet des balles mortelles en utilisant le corps dénudé d'une jeune fille. Finalement, Lloyd se faisait abattre par un soi-disant témoin du meurtre de Kennedy. Même si les films de De Palma regorgeraient par la suite de complots, de manipulations politiques, notons que le réalisateur n'a jamais cru à ce genre de théories. À la fin de "Greetings", Paul et Jon se faisaient incorporer. Jon devenait même un héros au combat, et se faisait filmer pour un reportage télévisé américain, pendant lequel il capturait une vietnamienne qu'il contraignait à se déshabiller devant la caméra.

Life du 25 novembre 1964 et Film Comment d'automne-hiver 1967
Greetings
Blu-ray Arrow Video de "Greetings"

Greetings - générique