Menu Fermer

"Fruitvale Station"

Fruitvale Station - affiche

titre original "Fruitvale Station"
année de production 2013
réalisation Ryan Coogler
scénario Ryan Coogler
photographie Rachel Morrison
musique Ludwig Göransson
production Nina Yang Bongiovi et Forest Whitaker
interprétation Michael B. Jordan, Melonie Diaz, Octavia Spencer, Kevin Durand, Chad Michael Murray
 
récompenses • Prix du public au festival du cinéma américain de Deauville 2013
• Prix de la révélation Cartier au festival du cinéma américain de Deauville 2013
• Grand prix du jury au festival du film de Sundance 2013
• Prix du public au festival du film de Sundance 2013
• Prix de l'avenir « Un certain regard » au festival de Cannes 2013

Extraite de la chronique de Bertrand Tavernier du 22 septembre 2020

"Fruitvale Station" marque les débuts assez remarquables de Ryan Coogler, jeune cinéaste noir avec cette chronique d’une bavure policière qui annonce celle qui causa la mort de George Floyd. Coogler ne veut pas faire une œuvre à thèse où tout soit donné avant que d’être montré. Il relate les heures qui précèdent le meurtre du héros, sa vie familiale, décrite avec une grande justesse, une absence d’effets, son passé tumultueux, ses rapports parfois conflictuels avec sa copine. Il ne prêche jamais, laisse les faits parler par eux-mêmes, sans les dramatiser outre mesure et nous fait bien sentir tout ce qui provoquer ce drame : une série de décisions malheureuses, prises avec des bonnes intentions, le racisme qui prévaut de marnière organique dans la police et qui se traduisent par des décisions violentes, injustes (dans un groupe de suspects, on s’en prend d’abord aux Noirs), le manque d’éducation, de sang froid, la peur qui lancent un engrenage qu’on ne peut arrêter. Le constat est accablant sans qu’il soit besoin de le charger. Le film fut accueilli avec une condescendance stupéfiante en France, comme beaucoup d’œuvres progressistes. Le revoir maintenant souligne ses qualités prophétiques, la générosité du regard, l’attention portée à des personnages simples qu’on ne cherche jamais à idéaliser. Lui reprocher de mêler de vraies archives au début et à la fin à des personnages de fiction (ce qui a été refait 150 fois par la suite) relève de la bêtise la plus myope.

Le titre du film

Fruitvale est le nom d'un station du BART (Bay Area Rapid Transit), le métro qui dessert l'agglomération de la baie de San Francisco en Californie.