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"Freud, passions secrètes"

Montgomery Clift is Sigmund Freud

Freud passions secrètes - affiche

titre original "Freud"
année de production 1962
réalisation John Huston
scénario Charles Kaufman et Wolfgang Reinhardt
photographie Douglas Slocombe
musique Jerry Goldsmith
production Wolfgang Reinhardt
interprétation Montgomery Clift, Susannah York, Larry Parks, Fernand Ledoux, John Huston (voix)

Pour : Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

L'invention de la psychanalyse. Dans la tradition des biographies Warner des années trente-quarante, mais remarquablement exempt des simplifications, affabulations et conventions du genre. Une grande réussite méconnue de John Huston. L'avant-dernier film de Montgomery Clift, et son dernier film américain.

Pour : La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

L'un des film les plus symptomatiques de Huston, de son approche et de ses audaces.

Refusant les biopics type Warner (cf. "La Vie de Louis Pasteur"), Huston et ses scénaristes proposent moins une biographie édifiante qu'un film noir. Avec détectives, secrets enfouis et révélations.

Loin de tout académisme formaté, le réalisateur de "Que la lumière soit" illustre les cauchemars de Freud en utilisant des sons électroniques et filme le tout sur de vieilles pellicules nitrates rappelant les premiers films du cinéma primitif.

Sous la caméra de Huston, Freud devient un paria qui, en chercheur visionnaire, se verra conspué par ses collègues lorsqu'il démontrera l'existence de la sexualité infantile. Huston remettant en cause plus de cinquante ans de cinéma hollywoodien.

Terrifiante partition du légendaire Jerry Goldsmith et dont une très large partie sera réutilisée pour le "Alien" de Ridley Scott.

Le noir et blanc de Douglas Slocombe, extrêmement travaillé, prolonge avec intelligence le sentiment d'angoisse qui se dégage de cette reconstitution surprenante du 19e siècle.

Excellent interprétation de Larry Parks et de Fernand Ledoux en Charcot. Ravagé par ses propres démons intérieurs, mais arborant toujours une sobriété rigoureuse, Monty Clift est admirable.

Réflexion sur la part de ténèbre 'aussi noire que l'enfer' qui tournoie dans l'âme humaine, "Freud, passions secrètes" demeure une œuvre fascinante.

Contre : Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Une biographie sage et classique de la vie et des recherches de Freud. Le film devait être tourné initialement à partir d'un scénario de Sartre. Le choix final a été plus didactique et Huston paraît mal à l'aise quand il lui faut traduire l'inconscient, son symbolisme étant un peu trop naïf.

Référence dans la littérature française

Le film est évoqué dans le 215e des 480 souvenirs cités par l'écrivain français Georges Perec dans son ouvrage autobiographique "Je me souviens" (1978) : « Je me souviens que Jean-Paul Sartre a travaillé au scénario du Freud de John Huston. »