7e épisode des aventures cauchemardesques de Freddy Krueger
titre original | "Wes Craven's New Nightmare" |
année de production | 1994 |
réalisation | Wes Craven |
scénario | Wes Craven |
maquillage | David Miller |
interprétation | Wes Craven, Heather Langenkamp, Robert Englund, John Saxon, Miko Hughes |
épisodes précédents | • "Les Griffes de la nuit", Wes Craven, 1985 |
• "La Revanche de Freddy", Jack Sholder, 1985 | |
• "Les Griffes du cauchemar", Chuck Russell, 1987 | |
• "Le Cauchemar de Freddy", Renny Harlin, 1988 | |
• "L'Enfant du cauchemar", Stephen Hopkins, 1989 | |
• "La Fin de Freddy - L'Ultime Cauchemar", Rachel Talalay, 1991 |
La chronique de Gilles Penso
La critique de Pierre
J'avais gardé un souvenir assez mauvais de ce film, pas revu depuis sa sortie en salle en 1994. L'idée est plutôt intéressante : après un "Freddy 6" qui avait définitivement tué le personnage de Freddy, Wes Craven décide de réaliser un nouvel épisode (le premier qu'il dirige depuis le premier, "Les Griffes de la nuit"). Pour cela, Craven adopte le procédé du "film dans le film" en racontant l'histoire d'Heather Langenkamp, l'actrice du premier Freddy, engagée pour tourner dans le nouvel épisode de Freddy. Tous les intervenants du premier jouent leurs propres rôles : Robert Englund dans le rôle de l'acteur qui joue Freddy, Wes Craven dans son propre rôle aussi, ainsi que John Saxon (le père de l'héroïne).
Tout ça est carrément convaincant au début, et plutôt prenant. D'autant que Craven tente une réflexion ambitieuse sur l'influence des films d'horreur (cf. par exemple une scène plutôt intéressante où l'actrice, invitée dans une émission de télé, est confrontée à Freddy en invité surprise, qui joue au guignol devant une foule déchaînée).
Le film passe carrément à la vitesse supérieure à mi-parcours, où Craven se réserve la scène-du-mec-qui-explique-tout (ATTENTION, SPOILER) : le Freddy de ce film n'est pas vraiment Freddy, mais une entité diabolique très ancienne, prenant l'apparence d'un méchant de film d'horreur. Idée carrément bonne, qui de plus justifie parfaitement le concept du film dans le film, qui serait sans cela un procédé un peu vain. Au-delà d'un maquillage mal foutu, on sent d'ailleurs bien que l'apparence de ce Freddy est quelque peu différente de celle du méchant des autres épisodes.
Hélas... Une fois cette révélation passée, le film s'engouffre dans la nullité la plus crasse, la faute à :
- une histoire cul-cul un peu chiante, Heather Langenkamp devant sauver son fils menacé par "Freddy" ;
- des effets spéciaux carrément gênants de nullité (on a honte pour les mecs qui les ont faits) ;
- la multiplication des clins d’œil au premier épisode, laissant voir la béance entre les scènes du premier film et celles, mal refaites, de celui-ci.
Donc : bien tenté, mais non, désolé, ce New Nightmare ne passe pas en tant que "film d'horreur" ou "film d'angoisse". C'est amusant de comparer ce film avec "L'Antre de la folie" de John Carpenter, réalisé 2 ans plus tôt, et qui tente le même grand écart d'un auteur de film d'horreur qui veut continuer à faire peur tout en faisant une mise en abime. Les deux réalisateurs, qui ne sont pourtant pas les plus mauvais, tombent dans la même impasse - comme quoi un côté trop cérébral ne réussit pas au film d'horreur. Il faut dire aussi que la première moitié des années 90 était une très mauvaise période pour le film d'horreur, tous ceux de cette période ont le même look aseptisé, lisse, et les mêmes histoires alambiquées (cf. "La Part des ténèbres" de Romero).
Craven continuera néanmoins dans sa veine "réflexion sur le film d'horreur", cette fois avec un autre succès, avec "Scream" (le seul, le vrai : le premier).