titre original | "Crossfire" |
année de production | 1947 |
réalisation | Edward Dmytryk |
scénario | John Paxton, d'après le roman "The Brick Foxhole" de Richard Brooks (1945) |
photographie | J. Roy Hunt |
musique | Roy Webb |
production | Adrian Scott |
interprétation | Robert Young, Robert Mitchum, Robert Ryan, Gloria Grahame, Paul Kelly, Sam Levene |
récompenses | • Prix Edgar Allan Poe 1948 pour John Paxton |
• Prix du meilleur film social pour Edward Dmytryk au festival de Cannes 1947 |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
Brillante interprétation, savants éclairages et scénario de Richard Brooks : un classique du film noir.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
Portrait d'un antisémite assassin. Edward Dmytryk dirige un script habile, à la fois courageux et prudent, de John Paxton.
Un film blacklisté ?
Cinq nominations aux Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur dans un second rôle, meilleure actrice dans un second rôle), et aucune victoire à la cérémonie de 1948. Une des raisons pourrait être la convocation d'Edward Dmytryk et d'Adrian Scott à la fin de l'année 1947 par le House Un-American Activities Committee (la Commission des activités anti-américaines de la Chambre des représentants). Le réalisateur et le producteur furent d'ailleurs les deux premiers à être inscrits sur la liste noire de Hollywood, à laquelle furent ensuite ajoutés les noms des huit scénaristes suivants : Alvah Bessie, Herbert Biberman, Lester Cole, Ring Lardner Jr, John Howard Lawson, Albert Maltz, Samuel Ornitz, Dalton Trumbo.
Sympathisant de la gauche américaine, Dmytryk avait effectivement adhéré au parti communiste américain (pendant un an, de 1944 à 1945). Condamné à six mois d'emprisonnement, il s'exila en Grande-Bretagne en 1948 (où il réalisa deux films, "L'Obsédé" et "Donnez-nous aujourd'hui") et revint finalement aux États-Unis en 1950, où il purgea sa peine dans une prison fédérale. Parallèlement, et cédant à la pression, il dénonça, comme le réalisateur Elia Kazan, certains communistes et sympathisants de gauche, dont son ami Adrian Scott et le réalisateur Jules Dassin...