titre original | "Fahrenheit 11/9" |
année de production | 2018 |
réalisation | Michael Moore |
scénario | Michael Moore |
Le titre du film
Il fait référence au 9 novembre 2016, lendemain de l'élection présidentielle américaine et jour où la victoire de Donald Trump a été annoncée, ainsi qu'à son précédent film "Fahrenheit 9/11".
La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains
Le temps est bien loin où les semi-intellectuels imposteurs se lançaient dans de fumeuses analyses de l’œuvre du réalisateur de "Roger et moi".
Qui écoute encore Michael Moore ? Pas les Américains, en tous les cas, qui ont voté massivement Trump et, au vu des réactions à la sortie de ce nouvel opus, plus personne chez nous en France !
Moore ne semble pas avoir évolué : sa rhétorique reste invariable et ses révoltes (légitimes) semblent bien vaines devant les triomphes de Trump...
Pourtant, il ne s'agit pas d'un portrait à charge du cynique, raciste et misogyne : le documentariste examine avec rigueur les multiples mensonges et manipulations des Démocrates qui sont, à ses yeux, responsables de l'existence du Monstre.
Moore met à jour le scandale honteux de l'eau contaminée de Flint : gouverneur menteur et corrompu, ancien Président lâche et hypocrite... Le meilleur passage du film.
Le cinéaste provoque et assimile l'état de son pays en 2018 à celui de l'Allemagne de 1933, Trump employant les même arguments belliqueux qu'Hitler.
"Fahrenheit 11/9" se clôt par un échange entre un Michael Moore vieilli et le dernier avocat encore vivant du grand procès de Nuremberg de 1945. L'avancée inexorable de l'extrême droite partout dans le monde donne une vraie force à la conclusion finale.
Malgré des longueurs, des facilités et une certaine confusion dans sa construction, ce dernier film reste salutaire.
Mais qui écoute encore Michael Moore ?