titre original | "Asher" |
année de production | 2018 |
réalisation | Michael Caton-Jones |
interprétation | Ron Perlman, Famke Janssen, Jacqueline Bisset, Richard Dreyfuss |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
"Asher" de Michael Caton-Jones, c'est un peu sale temps pour les tueurs à gages, qui ne peuvent guère compter sur leurs points retraite accumulés pour assurer leurs vieux jours quand les réflexes deviennent un peu moins bons et le souffle un peu plus court. C'est exactement ce qu'il arrive à Asher (Ron Perlman), ancien agent du Mossad reconverti dans l'assassinat sur commande tarifé. Les temps sont durs, on l'a dit, et les contrats les plus rémunérateurs, souvent les plus lointains, ne sont plus pour Asher, qui a malgré tout du mal à décrocher.
Jusqu'au jour où, pris d'un malaise en montant l'escalier pour un contrat, il atterrit sur le dos chez une jeune professeur de danse (Famke Janssen) un peu solitaire. Le vieil ours doucement mélancolique interprété par le massif Ron Perlman, autrefois homme primitif ("La Guerre du feu" en 1981) ou moine difforme ("Le Nom de la rose" en 1986) chez Jean-Jacques Annaud, puis héros de BD ("Hellboy" en 2004 et "Hellboy II" en 2008) chez Guillermo del Toro, va se mettre à vivre à nouveau grâce à un amour inespéré.
Le propos est sans aucun doute peu probable, mais voir Ron Perlman dans un rôle plus nuancé et dans un film qu'il a lui-même coproduit, constitue une plutôt agréable surprise. Michael Caton-Jones, s'il ne peut revendiquer le statut d'auteur, a montré, depuis son arrivée à Hollywood en provenance de son Angleterre natale, qu'il pouvait traiter avec une certaine efficacité les différents scénarios passant à sa portée. Comme Asher, le héros qu'il interprète, Ron Perlman tente en fin de parcours de s'offrir un rôle qui ne soit pas uniquement basé sur son physique si particulier. Mission plutôt réussi malgré les petites faiblesses scénaristiques du film.
On notera aussi la prestation assez surprenante de Jacqueline Bisset, bien loin désormais des rôles glamour de sa splendeur. Quant à Richard Dreyfuss, cela fait un moment que les emplois de premier plan à Hollywood lui sont inaccessibles, son étoile n'ayant brillé que deux courtes mais mémorables décennies concrétisées par un Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans "Adieu, je reste" en 1977.