| titre original | "A Question of Honor" |
| année de production | 1982 |
| réalisation | Jud Taylor |
| scénario | Sonny Grosso et Philip Rosenberg |
| photographie | Brian West |
| interprétation | Ben Gazzara, Paul Sorvino, Robert Vaughn, Tony Roberts, Danny Aiello, Anthony Zerbe, Lance Henriksen |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
"A Question of Honor", téléfilm de Jud Taylor (1932-2008), réalisateur confidentiel de télévision, à l’occasion acteur et producteur, est une petite pépite arrivée en France sur le marché DVD par on ne sait quel biais. Ce téléfilm policier inspiré du livre "Point Blank" écrit en collaboration par Sony Grosso et Philip Rosenberg, traite de la corruption au sein de la police new-yorkaise.
Précisément ici, comment cette dernière est utilisée à des fins politiques via un trafiquant (Paul Sorvino) de drogue, italien sur le fil du rasoir utilisé comme appât pour faire tomber des policiers véreux en leur proposant une part substantielle de livraisons de cocaïne dévoilées en avant-première. Le hasard entraîne dans ce jeu de dupe infernal, un flic intègre (Ben Gazzara) en manque de réussite, qui voit dans cette opportunité l’occasion de démanteler un réseau et d’accéder enfin à une promotion méritée. À ce stade, il faut préciser que Sony Grosso, avant de devenir producteur, était lieutenant au Narcotic Bureau de New York et que c’est lui qu’interprétait Roy Scheider dans "French Connection". Autant dire que le Jud Taylor a été utilement conseillé pour inscrire sa réalisation dans un réalisme qui transparaît dans tous les aspects du film, notamment dans la photographie délavée et crasse typique du cinéma urbain des seventies.
Ben Gazzara, qui n’avait pas son pareil pour insuffler toute l’humanité requise à ses compositions, est tout simplement confondant, interprétant ce policier entre deux âges qui, ne voulant pas renier les principes qui l’ont toujours guidé, choisira de ne pas voir son honneur sali. À ses côtés, toute la crème des trognes de cette période bénie du film policier américain : Danny Aiello, Paul Sorvino, Robert Vaughn, Tony Roberts, Anthony Zerbe ou encore Lance Henriksen, qui prêtent donc main forte à l’ami et compagnon de route de John Cassavetes pour donner toute sa rigueur et sa tenue à ce téléfilm un peu fauché qui vaut assurément le détour.