"Krull"

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Heroic fantasy : scénario banal mais mise en scène fastueuse (l'araignée de cristal notamment). L'échec du film fut injuste et il faudra redécouvrir "Krull".

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Budget colossal pour la Columbia et échec terrible au box-office, "Le Retour du Jedi" ne laissant aucune chance au film.

Un jeune prince particulièrement peu viril (et doublé par Lambert Wilson !) entend sauver sa promise enfermée dans un sombre château.

Prenez un peu de "La Belle et la Bête", un zest de "La Guerre des étoiles", une pincée du "Seigneur des anneaux" et, pourquoi pas, quelques restes d’"Excalibur", et vous obtiendrez : "Krull".

Tout cela est bien long (on aimerait une bonne demi-heure en moins), très niais et sans l’énergie indispensable à ce genre de produit. La séquence des cheveux de feu est désastreuse (ou risible, c’est selon), et le monstre des ténèbres semble sortir d’"Alien"…

Mais Yates n’est pas n’importe qui. L’utilisation du 2.35 est spectaculaire et renoue avec la tradition des grands films en CinemaScope des années 50, le cinéaste tournant cette aventure à la manière d’un Thorpe tournant "Les Chevaliers de la Table ronde". La photo de Peter Suschitzky est diurne et absolument splendide.

On notera aussi les stupéfiants intérieurs du ‘Bloc de pierre’ formant une avalanche surréaliste de toiles à la Dali. Autre plus : la partition de James Horner est un véritable chef-d’œuvre du genre ; avec ses cuivres et ses trompettes, elle forme un environnement lyrique digne des meilleurs films de chevalerie.

Sans être un classique de l’heroic fantasy (genre qui ruina le cinéma américain des années 80), "Krull" demeure, malgré tout, une belle production tout à fait respectable.