Menu Fermer

"Cinq jours, ce printemps-là"

Le dernier film de Fred Zinnemann

Cinq jours, ce printemps là - affiche

titre original "Five Days One Summer"
année de production 1982
réalisation Fred Zinnemann
scénario Michael Austin, d'après la nouvelle "Maiden, Maiden" de Kay Boyle
montage Stuart Baird
photographie Giuseppe Rotunno
musique Elmer Bernstein
production Fred Zinnemann
interprétation Sean Connery, Betsy Brantley, Lambert Wilson

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

Échec tonitruant lors de sa sortie et goût de cendre pour ce film splendide sur la perte et le passage à l’âge adulte. Inoubliable, pourtant, lorsqu'on le découvre enfant et qu’on tente de comprendre l’apparition magistrale des flash-back et la tristesse qui se dégage de cette œuvre hors du temps.

Après l’excellent "Chacal" et le très beau "Julia", Fred Zinnemann (âgé de 75 ans) retrouve pour son ultime film l’Europe de sa jeunesse, celle des années 30. Univers qu’il reconstitue avec justesse, finesse et sans emphase. L’Europe des journées ensoleillées, des escapades en montage, de la vie heureuse avant la gangrène nazie…

Pas forcement conscient de ses ‘audaces’, Zinnemann provoque en allant à contre-courant du tout venant des années 80 : champ-contrechamp pour filmer l’émerveillement des arrivants au chalet, ou recours au bon vieux triangle amoureux avec un trio d’acteurs d’une beauté hollywoodienne idéale (Sean Connery, Betsy Brantley et Lambert Wilson).

D’un romantisme suranné, le film se termine pourtant par un magnifique moment de cinéma : l’héroïne (comme le spectateur) regarde au loin une silhouette titubante et seule survivante d’un terrible accident de montagne ; s’agit-il de son vieil amant ou du jeune homme dont elle vient de tomber amoureuse ? C’est puissant, c’est bouleversant.

Rendant palpable le décorum grandiose et la fragilité de l’existence suspendue aux atermoiements d’une nature toute puissante, "Cinq jours, ce printemps-là" s’impose (encore aujourd’hui) comme l’un des plus beaux films de montagne de l’histoire du cinéma.

Le titre du film

Curieusement, l'été, la saison du titre original (« summer »), a été remplacé par le « printemps » dans le titre français. Alors même que les conditions de la montagne semblent tout à fait automnales...

Affiche française de "Cinq jours, ce printemps-là" © Jouineau Bourduge