Polar néo-hitchcockien
titre original | "Last Embrace" |
année de production | 1979 |
réalisation | Jonathan Demme |
interprétation | Roy Scheider, Christopher Walken |
La critique de Didier Koch pour Plans Américains
Tous les grands metteurs en scène doivent faire leurs gammes, et Jonathan Demme n’y a pas échappé. Son parcours est relativement besogneux jusqu’en 1991, année de l’avènement planétaire du "Silence des agneaux", qui fit entrer le thriller dans une dimension nouvelle en donnant le rôle phare à l’assassin serial killer sus nommé Hannibal Lecter pour ceux qui l’ignoreraient encore.
Comme De Palma, Demme est un grand admirateur d’Alfred Hitchcock, et il entend le faire savoir dans son premier thriller. Les allusions aux scènes cultes du maître parsèment le film comme le climax final aux chutes du Niagara, directement inspiré de celui de "La mort aux trousses", ou encore la poursuite au milieu du film qui rappelle la fameuse scène de "Vertigo" dans les escaliers de la Coit Tower de San Francisco.
Ces emprunts un peu trop visibles ne font pas oublier un scénario devenu brinquebalant à cause d’une fusion mal maîtrisée entre les deux intrigues qui charpentent le scénario. Cette relative faiblesse de l’écriture oblige parfois Roy Scheider, pourtant rarement pris en défaut, à surjouer pour tenter d’apporter un peu de crédibilité à la caméra parfois hésitante de Demme.
Toutefois, le résultat n’est pas infamant, et c’est avec plaisir que l’on retrouve la jolie Janet Margolin trop tôt disparue et Christopher Walken encore débutant, tout juste sorti du tournage de "Voyage au bout de l’enfer". Enfin, il est toujours émouvant de croiser Joe Spinell dans une de ses nombreuses figurations avant qu’il n’aborde le rôle de sa vie avec Frank Zito, le tueur psychopathe romantique de "Maniac".
À voir pour ceux qui veulent découvrir les premiers pas de celui qui est devenu, en un seul et unique film, un des maîtres du thriller.