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"Les Proies" version 1971

Les Proies - affiche

titre original "The Beguiled"
année de production 1971
réalisation Don Siegel
photographie Bruce Surtees
musique Lalo Schifrin
direction artistique Alexander Golitzen
interprétation Clint Eastwood, Geraldine Page, Elizabeth Hartman, Jo Ann Harris, Pamelyn Ferdin
   
remake "Les Proies", Sofia Coppola, 2017

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Un film gothique et flamboyant qui attira - enfin - l'attention de la critique sur les qualités d'Eastwood comédien.

La critique de Sébastien Miguel pour Plans Américains

« Si l’on juge un cinéaste sur ses plus grandes réussites, alors Don Siegel est l’un des plus grands cinéastes du cinéma américain ! » Bertrand Tavernier à propos des "Proies" *

Unique incursion de Don Siegel dans le cinéma européen : on pense à Bergman et ses univers clos remplis de frustrations sexuelles, de jalousies et de démences. Le style du film, baroque, tonitruant et d’un équilibre rare, évite le clinquant et le tape à l’œil pour emporter le spectateur dans un tourbillon de passions violentes. Splendide photo de Bruce Surtees et belle partition de Lalo Schifrin.

Ancien monteur à la Warner (il monta "Casablanca" !), Don Siegel se permet beaucoup : brutales éruptions de flash-back en images subliminales, ruptures de tons, fondus symboliques et fulgurants - comme ce baiser, que donne le soldat à la petite fille, filmé avec cette surimpression incongrue de chevaux galopant au ralenti. Eastwood pulvérise son image et se révèle un acteur de composition absolument admirable. Les voix intérieures des protagonistes apprennent en quelques secondes (et avec une économie remarquable) la complexité de ces femmes corsetées par des institutions étouffantes.

Stupéfiant de maîtrise, le film n’évite pourtant pas une certaine misogynie. Pour Siegel, les pensionnaires de cette demeure sinistre forment (avec leurs névroses et leurs désirs) l’image d’une femme unique et forcément monstrueuse. Fragilité et pureté (Elizabeth Hartman, déjà magnifique dans "Le Groupe" de Sidney Lumet), calculatrice et hypocrite (Geraldine Page, juste parfaite) et lolita affriolante (ravissante Jo Ann Harris).

Perdu au milieu de cet univers exclusivement féminin, le mâle (Eastwood plus antihéros que jamais) ne pourra y rencontrer que la castration (amputation de la jambe) et la mort.

Échec public à sa sortie, Eastwood attendra 12 ans avant de remettre en cause sa stature mythique avec son très beau et très émouvant "Honkytonk Man".

* Interview sur le DVD de "L’homme en fuite" de Don Siegel chez Sidonis Calysta Vidéo

Photos du tournage des "Proies"

Les Proies - photo de tournage
Clint Eastwood et Geraldine Page
Les Proies - photo de tournage
Clint Eastwood

Bande-annonce modernisée des "Proies" © Dan McBride

Affiche française des "Proies"

Les Proies - générique

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