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"King of the Hill"

King of the Hill - affiche

titre original "King of the Hill"
année de production 1993
réalisation Steven Soderbergh
scénario Steven Soderbergh, d'après A.E. Hotchner
photographie Elliot Davis
musique Cliff Martinez
interprétation Jesse Bradford, Jeroen Krabbé, Karen Allen, Elizabeth McGovern, Adrien Brody

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Un certain classicisme ici, dans le fond comme dans la forme, et qui a déçu nombre de fans de "Sexe, mensonges et vidéo". Mais "King of the Hill" ne manque ni de charme ni de justesse quant à la reconstitution historique et l'approche de la solitude, de la peur et de la misère à travers les yeux d'un enfant de dix ans.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Le troisième film de Steven Soderbergh est aussi différent des deux précédents que le second l'était du premier - encore qu'on puisse trouver un certain air de famille à ses protagonistes : Aaron (douze ans), loner fabulateur et débrouillard, est une version juvénile du Graham de "Sexe, mensonges et vidéo", et sa solitude, son enfermement (scènes claustrophobiques dans la chambre d'hôtel dont - ironie - on ne doit pas sortir afin de ne pas en être banni) ne sont pas sans évoquer le héros de "Kafka". Cette chronique de la Dépression, inspirée par un livre autobiographique de A.E. Hotchner, tempère une réalité très noire (les parents d'Aaron vivent au jour le jour, au bord de la misère ; la mère en sanatorium, le père voyageur de commerce toujours en déplacement, l'enfant reste seul, sans argent, et manque de mourir de faim) par l'humour (souvent noir lui aussi), la chaleur humaine (les rapports d'Aaron avec le jeune délinquant qui lui tient lieu de grand frère, avec le pathétique Mr. Mungo, l'adolescente épileptique...), une vision stylisée, voire idéalisée (la scène où les SDF sont expulsés de leur campement est un mini-ballet dont le montage escamote toute violence), qui se justifie par le fait que le point de vue est celui d'un enfant (Aaron est au centre de toutes les scènes ; l'interprétation de Jesse Bradford, merveille d'underplaying et d'intensité conjugués, est pour beaucoup dans la réussite du film). Bien que l'action soit limitée dans le temps et l'espace, il y a quelque chose de picaresque dans l'approche de Soderbergh, dans la façon dont aventures et mésaventures (bonnes et mauvaises) se succèdent, la joie venant toujours après la peine - comme le prouve de nouveau la conclusion avec le retour quasi simultané du petit frère (grâce à un habile stratagème d'Aaron), de la mère guérie et du père enfin titulaire d'un emploi de fonctionnaire...

Blu-ray et DVD The Criterion Collection de "King of the Hill"

King of the Hill - générique