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"JFK"

Affaire non classée

JFK - affiche

titre original "JFK"
année de production 1991
réalisation Oliver Stone
scénario Oliver Stone, d'après le livre de Jim Garrison
photographie Robert Richardson
musique John Williams
montage Joe Hutshing et Pietro Scalia
interprétation Kevin Costner, Gary Oldman, Sissy Spacek, Jack Lemmon, Donald Sutherland, Joe Pesci, Walter Matthau, Tommy Lee Jones, Kevin Bacon
récompenses • Oscar de la meilleure photographie
• Oscar du meilleur montage

Le titre du film

Les initiales JFK désignent John Fitzgerald Kennedy, dit Jack Kennedy, communément appelé John Kennedy et par ses initiales.

Un classique, un vrai (la critique de Pierre)

Marrant, parce qu'à la sortie de "W., l'improbable président", tout le monde a dit "Après "JFK" et "Nixon", voici le troisième film de Stone sur un Président américain". Les mecs n'ont pas dû voir "JFK", car en dépit de son titre, il ne s'agit pas du tout de la présidence de JFK, mais de l'enquête sur son assassinat. C'était mon coup de gueule.

Bref, le pitch : Jim Garrison, un procureur de Louisiane, enquête sur le meurtre de Kennedy.

Bon, ben voilà. Je l'ai revu, et c'est toujours aussi bien, tout le monde s'en doute.

Que dire ? On peut signaler que, dans la carrière de Stone, c'est clairement le film où, pour la première fois, il s'écarte d'une facture totalement classique pour laisser libre court à une mise en scène plus expérimentale : photo surstylisée avec lumière blanche descendante, montage dynamité, multiplicité des formats et des caméras (noir et blanc, couleur, images documentaires se mêlant à des reconstitutions, etc.). On en voyait déjà les prémices avant ("Conversations nocturnes"), mais ici c'est vraiment très net (Stone ira encore plus loin avec "Tueurs nés" trois ans plus tard).

Pour le reste, c'est un déluge d'acteurs de ouf : Jack Lemmon (toujours excellent), Donald Sutherland (fascinant), Joe Pesci (hallucinant). L'ensemble est porté par un très bon Costner, dont le personnage est peut-être le seul bémol que je mets au film. Car là où "Nixon" s'attaque à un individu complexe, "JFK" est centré autour de Garrison, qui nous est franchement décrit comme un personnage sorti de chez Capra : "le bon Américain". Le film dure 3 heures 20 (durée du nouveau montage), et le personnage est peut-être un peu trop gentillet pour porter une aussi longue durée sur ses épaules, d'autant que ses moutards sont insupportables. Mais c'est vraiment histoire de dire quelque chose.

Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard

Le film de Stone a suscité un torrent de protestations aux États-Unis. Sa bonne foi a été mise en doute. Il accuse en effet explicitement Lyndon Johnson, soutenu par un lobby industriel, et la C.I.A. d'être à l'origine de l'assassinat du président Kennedy pour mieux lui succéder. Mais il n'apporte aucune preuve en dehors des assertions de Jim Garrison, dont le film adopte les thèses. Cette œuvre de Stone rejoint les précédentes, "Platoon" et "Né un 4 juillet", témoignant de la hantise de la guerre du Viêtnam chez Stone et de son acharnement à donner mauvaise conscience aux Américains.

Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon

Fracassant film à thèse libéral (ce qui, en 1991, n'est guère à la mode), tonitruant, mais parfois terriblement efficace. Oliver Stone nous passionne quand il reconstitue brillamment l'assassinat de Kennedy, questionne ou démonte les contradictions et les trous de l'enquête officielle, anéantissant au passage le mythe du tueur unique au cours d'une séquence percutante et imparable, digne, jusque dans son didactisme, du meilleur Richard Brooks. Mais à force de vouloir accréditer à tout prix le complot fasciste, sa démonstration devient discutable, manipulatrice, sa lecture réductrice. En inventant de toutes pièces, sans jamais questionner son caractère fictionnel, un personnage visiblement inspiré du Deep Throat des "Hommes du président", personnage qui apporte en fin de parcours les bonnes réponses (celles en tout cas que l'auteur voulait imposer au public), Stone retombe dans les travers qu'il entend dénoncer, et cède à la dramaturgie la plus simplificatrice. D'autant plus que Jim Garrison, dont il fait un traditionnel justicier seul contre tous, fut, dans la réalité, beaucoup moins héroïque et désintéressé. Si "JFK" est un film de bout en bout passionnant, c'est aussi un film inquiétant, voire dangereux, en ce qu'il représente une des manifestations les plus achevées de la tendance très contemporaine des médias à effacer la distinction entre fiction et réalité, voire à en nier l'existence.

Controverse autour du film

En 1992, Jack Valenti, président de la M.P.A.A. (Motion Picture Association of America), prit l'initiative exceptionnelle de publier une déclaration de 7 pages accusant Oliver Stone de déformer l'Histoire et d'insulter la mémoire de Lyndon B. Johnson (Valenti avait été un proche collaborateur de Johnson pendant sa présidence). Il qualifia le film de "chef-d’œuvre de propagande" et de "canular".
Le magazine The Nation et l'université Coumbia organisèrent un débat avec Stone sur le thème "Hollywood et l'Histoire, la responsabilité des cinéastes à l'égard des faits historiques".
À Washington, Stone milita auprès des politiciens pour la publication des archives sur l'assassinat de John F. Kennedy.

JFK - générique

Couverture de novembre 1991 du magazine Esquire

Well that's the real question, isn't it? Why? The how and the who is just scenery for the public. Oswald, Ruby, Cuba, the Mafia. Keeps 'em guessing like some kind of parlor game, prevents 'em from asking the most important question, why? Why was Kennedy killed? Who benefited? Who has the power to cover it up? Who?
Oswald!
Under the guise of a patriotic club-owner out to spare Jackie Kennedy from having to testify at trial, Jack Ruby is shown his way into an underground parking garage by one of his inside men on the Dallas Police Force, and when he is ready Lee Harvey Oswald is brought out like a sacrificial lamb and nicely disposed of as an enemy of the people.
Of course, when he had realized that something had gone wrong, and that the President had been killed, he knew there was a problem. He may have even known he was the Patsy. An intuition, maybe. The President killed in spite of his warning. The phone call that never came. Perhaps fear now came to Oswald for the very first time.
Hey, Willie. I want you to meet Leon Oswald.
Could the Mob change the parade route, Bill, or eliminate the protection for the President? Could the Mob send Oswald to Russia and get him back? Could the Mob get the FBI the CIA, and the Dallas Police to make a mess of the investigation? Could the Mob appoint the Warren Commission to cover it up? could the Mob wreck the autopsy? Could the Mob influence the national media to go to sleep? And since when has the Mob used anything but .38's for hits, up close. The Mob wouldn't have the guts or the power for something of this magnitude. Assassins need payrolls, orders, times, schedules. This was a military-style ambush from start to finish... a coup d'etat with Lyndon Johnson waiting in the wings.
Who grieves for Lee Harvey Oswald? Buried in a cheap grave under the name "Oswald"? Nobody.
You know, I must say, we have heard some strange things coming out of your office in New Orleans. First, we heard that the Cuban exiles killed the President. Then the mob. Now your latest theory seems to be that the CIA, the FBI, and the Pentagon, and the White House, all combined in some elaborate conspiracy to kill John Kennedy. Let me ask you, is there anyone besides Lee Harvey Oswald who you think *didn't* conspire to kill the president?
That's the real question isn't it: why? The how and the who is just scenery for the public. Oswald, Ruby, Cuba, The Mafia, keeps 'em guessing like some kind of parlor game, prevents 'em from asking the most important question: why? Why was Kennedy Killed? Who benefited? Who has the power to cover it up? Who?